La grande gagnante du congrès du FN est Marion Maréchal-Le Pen. Première dans le vote des militants et première dans leur cœur.
Devant Florian Philippot que l’on dit être, à tort ou à raison, son grand rival, et qui n’est arrivé « que » quatrième.
Que leur mésentente soit réelle ou amplifiée, leur score respectif en dit long sur les attentes des militants.
Et devrait faire méditer les politiques, bien au-delà du strict cercle du Front national.
Car Marion Maréchal-Le Pen, avec son profil de médaille, son air sage pour parler des grands engagements, c’est un peu la vestale.
La gardienne du temple, fidèle dans ses prises de position aux « valeurs » dont on a coutume de dire depuis des années, au FN comme ailleurs, que les Français s’en tapent comme de leur première convocation Pôle emploi, ayant d’autres chats à fouetter.
Marion Maréchal-Le Pen allait à chaque Manif pour tous, prononçait de beaux discours à l’Assemblée, soutenait ceux qui faisaient l’objet de violences policières et, jugeait-on dans les hautes instances du FN, c’était bien comme ça.
L’aile conservatrice « historique » du FN s’en trouvait rassurée.
Mais sa tante, bien que promettant qu’une fois au pouvoir, elle abrogerait la loi Taubira, ne jugeait pas utile de s’y commettre.
Imaginant sans doute que ce serait contre-productif, son nouvel électorat, débarquant fraîchement de la gauche et tout préoccupé de ses fins de mois, risquant de ne point « suivre », et même de « bloquer ».
Pour séduire celui-ci, la stratégie Philippot semblait la meilleure.
Énarque, ancien chevènementiste, il allait rassurer puisqu’il avait tous les signes extérieurs d’un homme politique « normal », sérieux et pointu sur les questions de chômage, de PIB et d’Europe de Bruxelles, il était omniprésent dans les médias, où, il n’avait, selon l’aveu même du Nouvel Obs – un beau brevet de vertu –, jamais dérapé…
Et il est indéniable que Florian Philippot a beaucoup contribué à la dédiabolisation du FN.
Mais, comble du paradoxe, il a semblé à certains qu’à trop dédiaboliser, on finissait par perdre son âme.
Et Marion Maréchal-Le Pen a triomphé.
Elle a été portée, bien sûr, par son patronyme, sa jeunesse et sa joliesse, mais plus encore que la fraîcheur du visage, c’est la fraîcheur d’âme qui a séduit, ses engagements sans circonlocutions filandreuses, son côté héroïne d’Anouilh, humble et sans concession.
Oui, elle a remporté les suffrages de tous, et pas seulement de la vieille garde. C’était donc faire injure aux nouveaux venus que de les imaginer préoccupés par leur seul pouvoir d’achat.
Ces Français déçus qui affluent au FN souffrent plus encore de la vacuité de leurs politiques que de celle de leur porte-monnaie.
Ils les veulent désormais sans fard, vrais, avec le fond de l’œil clair.
Marion Maréchal-Le Pen peut être, à terme, un maillon majeur dans une jonction qui devra se faire tôt ou tard : celle de ces deux France enracinées, progressant chacune pour le moment le nez dans le guidon, ne voyant pas que les combats qui les animent — immigration massive pour la France périphérique, destruction de la famille pour la France LMPT — sont des cercles concentriques autour du même point central : l’identité… et qu’il faudra un jour arrêter de s’évertuer à tourner en rond sans se regarder pour converger ensemble vers le même cap.
À condition de ne décevoir aucun camp.
Absente lors du vote à l’Assemblée « sacralisant » le droit à l’avortement, quand sept autres députés étaient là, eux, pour s’y opposer, Marion Maréchal-Le Pen a excipé, dans un entretien avec le quotidien Présent, d’un impératif personnel, affirmant qu’elle aurait voté « contre ».
Consciente qu’un manque de lisibilité pouvait un peu dissiper l’état de grâce.
Que leur mésentente soit réelle ou amplifiée, leur score respectif en dit long sur les attentes des militants.
Et devrait faire méditer les politiques, bien au-delà du strict cercle du Front national.
Car Marion Maréchal-Le Pen, avec son profil de médaille, son air sage pour parler des grands engagements, c’est un peu la vestale.
La gardienne du temple, fidèle dans ses prises de position aux « valeurs » dont on a coutume de dire depuis des années, au FN comme ailleurs, que les Français s’en tapent comme de leur première convocation Pôle emploi, ayant d’autres chats à fouetter.
Marion Maréchal-Le Pen allait à chaque Manif pour tous, prononçait de beaux discours à l’Assemblée, soutenait ceux qui faisaient l’objet de violences policières et, jugeait-on dans les hautes instances du FN, c’était bien comme ça.
L’aile conservatrice « historique » du FN s’en trouvait rassurée.
Mais sa tante, bien que promettant qu’une fois au pouvoir, elle abrogerait la loi Taubira, ne jugeait pas utile de s’y commettre.
Imaginant sans doute que ce serait contre-productif, son nouvel électorat, débarquant fraîchement de la gauche et tout préoccupé de ses fins de mois, risquant de ne point « suivre », et même de « bloquer ».
Pour séduire celui-ci, la stratégie Philippot semblait la meilleure.
Énarque, ancien chevènementiste, il allait rassurer puisqu’il avait tous les signes extérieurs d’un homme politique « normal », sérieux et pointu sur les questions de chômage, de PIB et d’Europe de Bruxelles, il était omniprésent dans les médias, où, il n’avait, selon l’aveu même du Nouvel Obs – un beau brevet de vertu –, jamais dérapé…
Et il est indéniable que Florian Philippot a beaucoup contribué à la dédiabolisation du FN.
Mais, comble du paradoxe, il a semblé à certains qu’à trop dédiaboliser, on finissait par perdre son âme.
Et Marion Maréchal-Le Pen a triomphé.
Elle a été portée, bien sûr, par son patronyme, sa jeunesse et sa joliesse, mais plus encore que la fraîcheur du visage, c’est la fraîcheur d’âme qui a séduit, ses engagements sans circonlocutions filandreuses, son côté héroïne d’Anouilh, humble et sans concession.
Oui, elle a remporté les suffrages de tous, et pas seulement de la vieille garde. C’était donc faire injure aux nouveaux venus que de les imaginer préoccupés par leur seul pouvoir d’achat.
Ces Français déçus qui affluent au FN souffrent plus encore de la vacuité de leurs politiques que de celle de leur porte-monnaie.
Ils les veulent désormais sans fard, vrais, avec le fond de l’œil clair.
Marion Maréchal-Le Pen peut être, à terme, un maillon majeur dans une jonction qui devra se faire tôt ou tard : celle de ces deux France enracinées, progressant chacune pour le moment le nez dans le guidon, ne voyant pas que les combats qui les animent — immigration massive pour la France périphérique, destruction de la famille pour la France LMPT — sont des cercles concentriques autour du même point central : l’identité… et qu’il faudra un jour arrêter de s’évertuer à tourner en rond sans se regarder pour converger ensemble vers le même cap.
À condition de ne décevoir aucun camp.
Absente lors du vote à l’Assemblée « sacralisant » le droit à l’avortement, quand sept autres députés étaient là, eux, pour s’y opposer, Marion Maréchal-Le Pen a excipé, dans un entretien avec le quotidien Présent, d’un impératif personnel, affirmant qu’elle aurait voté « contre ».
Consciente qu’un manque de lisibilité pouvait un peu dissiper l’état de grâce.
Gabrielle Cluzel , dont son billet rejoint ma pensé ...Oui parfaitement ...
RépondreSupprimer