Trente ans de zones d’éducation prioritaires, créées sous Mitterrand pour "en finir avec l’échec scolaire" et "les inégalités sociales"...
Elle ne le sait pas, Najat Vallaud-Belkacem, on ne lui a pas appris ça à l’ENA ?
Quelqu’un aurait pu le lui dire alors – je ne sais pas, moi, le ministre de la Défense et des Armées, par exemple – que le REP, ce sont les paras !
La Légion étrangère !
Avec des bérets verts et rouges.
Le REP, ce sont les gars qui ont sauté sur Ðiện Biên Phủ, qui ont sauvé la peau de 3.000 Européens et Américains à Kolwezi, qui crapahutent aujourd’hui au Mali, en Afghanistan et partout où ça chauffe ; bref, un corps d’élite qui clôt le défilé que la France applaudit tous les 14 Juillet sur les Champs-Élysées.
Elle ne le sait pas, Najat, alors c’est le joli nom qu’elle a donné aux anciennes ZEP, rebaptisées REP. Un truc auquel personne, voilà trente ans, ne voulait appartenir, mais pour lequel tout le monde se bat aujourd’hui afin d’y figurer, les parents comme les profs.
Trente ans de zones d’éducation prioritaires, créées sous Mitterrand pour « en finir avec l’échec scolaire » et « les inégalités sociales ».
Au menu, des établissement surdotés en personnels, en matériels et en moyens afin d’honorer cette belle philosophie : « Donner plus à ceux qui en ont le plus besoin. »
Un magnifique « outil de justice sociale », dit le ministère. Bravo !
Comment se fait-il alors qu’on doive, après trente ans, doubler le nombre de collèges classés « REP », ce qui signifie – sachant que chaque collège qui bénéficie du classement en fait profiter les écoles primaires et maternelles de son réseau – que ce sont désormais 18 % des écoliers et 20 % des collégiens français qui sont scolarisés dans « l’éducation prioritaire » ?
Chiffres du ministère (ce qui correspond également au taux de gamins qui sortent de l’école illettrés).
En 1982, cela concernait 503 établissements, aujourd’hui 1.089.
Alors de deux choses l’une : ou bien les ZEP n’ont servi à rien et ce n’est pas la peine de poursuivre, ou bien la méthode employée est foireuse et ça n’est pas non plus la peine d’insister.
À moins que quelque chose ait changé dans la société française qui oblige l’Éducation nationale à entreprendre des soins palliatifs de grande ampleur ?
On ne nous dira pas ce qui s’est passé, ce qui se passe.
À nous de réfléchir en regardant cette carte de France de l’échec ou de la réussite scolaire : 77 collèges classés REP ou REP+ en Seine-Saint-Denis, 71 dans le département du Nord, 47 dans celui des Bouches-du-Rhône, 37 en Seine-Maritime, 22 dans Paris intra-muros (tous, sauf un, situés dans le nord-est de la capitale), 45 à La Réunion, 18 à Mayotte, 28 en Guyane, 22 en Martinique, 14 en Guadeloupe… mais seulement 8 sur toute la Bretagne, 2 en Charente-Maritime, 1 en Mayenne…
Comme pour la population carcérale, on ne dit rien, on nomme encore moins, mais parfois le refoulé nous saute à la figure… comme le REP sur les banlieues.
Alors, dites-nous, chère Najat Vallaud-Belkacem : rêveriez-vous en secret de confier le règlement du problème à la Légion ?
Quelqu’un aurait pu le lui dire alors – je ne sais pas, moi, le ministre de la Défense et des Armées, par exemple – que le REP, ce sont les paras !
La Légion étrangère !
Avec des bérets verts et rouges.
Le REP, ce sont les gars qui ont sauté sur Ðiện Biên Phủ, qui ont sauvé la peau de 3.000 Européens et Américains à Kolwezi, qui crapahutent aujourd’hui au Mali, en Afghanistan et partout où ça chauffe ; bref, un corps d’élite qui clôt le défilé que la France applaudit tous les 14 Juillet sur les Champs-Élysées.
Elle ne le sait pas, Najat, alors c’est le joli nom qu’elle a donné aux anciennes ZEP, rebaptisées REP. Un truc auquel personne, voilà trente ans, ne voulait appartenir, mais pour lequel tout le monde se bat aujourd’hui afin d’y figurer, les parents comme les profs.
Trente ans de zones d’éducation prioritaires, créées sous Mitterrand pour « en finir avec l’échec scolaire » et « les inégalités sociales ».
Au menu, des établissement surdotés en personnels, en matériels et en moyens afin d’honorer cette belle philosophie : « Donner plus à ceux qui en ont le plus besoin. »
Un magnifique « outil de justice sociale », dit le ministère. Bravo !
Comment se fait-il alors qu’on doive, après trente ans, doubler le nombre de collèges classés « REP », ce qui signifie – sachant que chaque collège qui bénéficie du classement en fait profiter les écoles primaires et maternelles de son réseau – que ce sont désormais 18 % des écoliers et 20 % des collégiens français qui sont scolarisés dans « l’éducation prioritaire » ?
Chiffres du ministère (ce qui correspond également au taux de gamins qui sortent de l’école illettrés).
En 1982, cela concernait 503 établissements, aujourd’hui 1.089.
Alors de deux choses l’une : ou bien les ZEP n’ont servi à rien et ce n’est pas la peine de poursuivre, ou bien la méthode employée est foireuse et ça n’est pas non plus la peine d’insister.
À moins que quelque chose ait changé dans la société française qui oblige l’Éducation nationale à entreprendre des soins palliatifs de grande ampleur ?
On ne nous dira pas ce qui s’est passé, ce qui se passe.
À nous de réfléchir en regardant cette carte de France de l’échec ou de la réussite scolaire : 77 collèges classés REP ou REP+ en Seine-Saint-Denis, 71 dans le département du Nord, 47 dans celui des Bouches-du-Rhône, 37 en Seine-Maritime, 22 dans Paris intra-muros (tous, sauf un, situés dans le nord-est de la capitale), 45 à La Réunion, 18 à Mayotte, 28 en Guyane, 22 en Martinique, 14 en Guadeloupe… mais seulement 8 sur toute la Bretagne, 2 en Charente-Maritime, 1 en Mayenne…
Comme pour la population carcérale, on ne dit rien, on nomme encore moins, mais parfois le refoulé nous saute à la figure… comme le REP sur les banlieues.
Alors, dites-nous, chère Najat Vallaud-Belkacem : rêveriez-vous en secret de confier le règlement du problème à la Légion ?
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