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dimanche 16 novembre 2014

Nicolas Sarkozy a-t-il déjà perdu la partie ?


Former French President Nicolas Sarkozy attends the inauguration of the Institut Claude Pompidou, a new centre for care and research of Alzheimer disease, in Nice

 
Le 16 novembre 2014
   
Il ne manquerait plus que la justice s’active enfin sur sa personne pour faire définitivement capoter sa tentative de retour.

Selon Marx, « l’histoire ne se répète pas. Elle bégaie ».
 Nicolas Sarkozy en a fait l’expérience en 2012.
 Seulement, celle-ci ne lui a pas été profitable.
Il espère encore repartir alors qu’il a perdu l’essentiel des atouts qui lui avaient servi jadis.
Son élection de 2007 s’était faite à la hussarde.
Elle s’était jouée sur des malentendus et des ambiguïtés savamment entretenus.
Toutefois, comme Jacques Chirac avant lui, Nicolas Sarkozy s’est montré plus doué dans la conquête du pouvoir que dans son exercice.
Après avoir mené une campagne droitière et populiste, il avait tombé le masque sitôt élu : cadeaux fiscaux aux plus favorisés, abandon de ses promesses en matière de sécurité ou d’immigration, pratique du pouvoir trop cavalière pour être honnête, etc.
La conséquence fut qu’en 2012, il partait battu d’avance.
Certes, son dynamisme et le charisme limité de François Hollande lui ont permis de limiter sa défaite.
 Néanmoins, le coup de barre à droite de sa campagne – Patrick Buisson aidant – apparaissait dénué de sincérité.
Son quinquennat avait trop déçu pour permettre sa réélection.
Battu, Sarkozy avait annoncé son retrait de la vie politique.
Lui qui aime tant l’argent avait annoncé qu’il se consacrerait à en gagner, en cas de défaite.
La cause était entendue.

 Jean-François Copé et François Fillon s’en frottaient les mains, jusqu’à ce qu’on découvre l’état réel de la boutique UMP.
 C’est la situation délabrée de cette dernière qui a donné à Sarkozy un prétexte pour revenir sur le devant de la scène.
Pourtant, l’ex-Président ne dispose plus des atouts qui étaient les siens en 2007, voire en 2012.
 S’il n’était pas un homme neuf depuis longtemps en 2007, il avait paradoxalement l’attrait de la nouveauté.
Et les Français avaient envie d’y croire.
 En 2012, la déception était patente.
Aujourd’hui a fortiori, Nicolas Sarkozy ne suscite plus l’adhésion.
Lui-même s’en aperçoit.
Ses derniers meetings tiennent plus du stand-up que de la manifestation politique.

Jusqu’en 2012, il pouvait s’appuyer sur un parti puissant et monolithique.
Désormais, l’UMP est en miettes, ruinée en partie par sa faute.
 Et il est loin d’y faire l’unanimité.
Les récentes révélations sur le peu d’estime dans laquelle il tient ceux qui l’ont soutenu tant d’années ne sont pas de nature à faire naître un mouvement enthousiaste en sa faveur.
Les défections se multiplient.
 On pourrait même parler de mutinerie.

Surtout, Sarkozy n’est plus au pouvoir.

 Il ne bénéficie plus de l’appareil d’État pour le soutenir dans sa croisade.

Avec des moyens financiers réduits, des moyens humains qui s’étiolent, des promesses destinées à appâter le chaland et dont chacun sait pertinemment qu’elles seront trahies, l’ex-Président n’a plus le ressort nécessaire pour se propulser.

Il ne manquerait plus que la justice s’active enfin sur sa personne pour faire définitivement capoter sa tentative de retour.

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