Le 28 novembre 2014
Noël Mamère ne pouvait rester les bras ballants face au tsunami littéraire d’Éric Zemmour.
Une force surnaturelle se devait de contrer le raz de marée.Un volontaire auto-désigné, secouriste de l’extrême, multicarte du sauvetage en haute montagne n’avait d’autre choix que venir démontrer ô combien le farfadet de la réaction se mettait le doigt dans l’œil.
Et voilà le messie de la gauche qui publie aujourd’hui « Contre Zemmour » en collaboration avec Patrick Farbiaz, chargé de ravitailler en boissons chaudes l’auteur casse-cou dans sa randonnée intellectuelle aux limites du claquage.
Tonnelet de rhum autour du cou, Noël Mamère arrive à point nommé pour sauver la gauche.
Il était temps.
Économiquement, le projet tient la route.
Se poser en pourfendeur d’un best-seller politique est une bonne stratégie marketing.
300.000 exemplaires vendus…
Hmmm…
Les Éditions Les petits matins, qui publient l’opuscule, se satisferaient grandement du quart.
Petits matins, petits malins…
L’un n’empêche pas l’autre.
Bien que l’écolo moustachu rame à contre-courant, la tentative de se poser en sérum antivenin peut trouver un vague écho auprès des survivants de l’idéologie du « tout va bien ».
Car c’est en filigrane ce à quoi se résume le combat.
Pour faire court, selon Zemmour tout va mal.
Noël Mamère riposte et veut prouver que le prophète nauséabond a tort et donc… que tout va bien. En gros…
Tel est le message subliminal.
Politiquement, le projet ne tient pas la route. (Quelle surprise !)
Les diverses déclarations du maire de Bègles confirment la faiblesse de la contre-argumentation développée dans son ouvrage.
Pour la énième et inutile fois, le refrain de la peur est entonné sans qu’à aucun moment l’auteur ne songe à démontrer si ce sentiment est justifié ou non.
A contrario, quiconque peut affirmer que Noël Mamère a peur d’Éric Zemmour.
Qu’aura-t-il prouvé ?
La peur, posée en sentiment forcément négatif est le sempiternel contresens sur lequel viennent se fracasser les tenants du « tout va bien ».
En 1938, les millions de gens qui avaient peur qu’une guerre survienne étaient-ils des imbéciles animés d’une frilosité rétrograde ?
Des rancis de la pensée, adeptes de la théorie du complot ?
Le débat ne décolle pas d’avantage avec le joyeux Noël Mamère qu’avec Aymeric Caron ou le comique John Paul Lepers qui nous inflige un reportage dans lequel il cherche un lien entre délinquance et immigration partout sauf… dans les prisons.
Sacré pince-sans-rire, celui-là.
À côté de la plaque, hors du vrai sujet, le pamphlet de 80 pages vient confirmer l’absence de réflexion, le dénuement de cette pensée qui détourne le débat au profit d’accusations sans aucun rapport avec la réflexion qu’ils prétendent pourfendre.
Bible de l’hébétude, petit livre rouge du « ne changeons rien », Noël Mamère se sacrifie sur l’autel du conformisme.
C’est beau, c’est courageux et l’effort ne doit pas rester vain.
« Le Suicide de Noël Mamère ».
7,50 €. C’est donné.
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