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vendredi 3 octobre 2014

Une interview choc de François Rebsamen dépubliée à la demande de son entourage.

 Par   Mis à jour le , publié le

Le ministre du Travail, François Rebsamen, le 1er octobre 2014, à Paris.

 
Le ministre du Travail a accordé un entretien à un magazine régional, "Le Miroir". Un entretien choc qui a été dépublié au bout de quelques minutes.
 
François Rebsamen a-t-il accordé une interview au magazine bourguignon Le Miroir ?
 Oui, clame au Monde.fr le journaliste qui a rencontré le ministre du Travail. 
Non, assure son attachée de presse.
"Ce n'était pas une interview autorisée. Qui dit interview dit relecture. Là, il n'y en a pas eu", explique-t-elle au Parisien.fr, avant de dénoncer "des raccourcis" et "des erreurs".
Et pour cause.
Dans cet entretien, mis en ligne puis dépublié quelques minutes plus tard par le magazine, pour "trouver des solutions avec le cabinet" du ministre (mais accessible ici), le ministre socialiste tient des propos décoiffants pour sa famille politique et pour les syndicats. La preuve en trois citations.

"Je me bats depuis longtemps pour une vision libérale de l'économie"

Sans prendre de gants, le ministre du Travail et ex-maire de Dijon défend sa vision "libérale" de l'économie, accusant le Parti socialiste de ne pas vouloir "casser les tabous".
Interrogé sur sa phrase polémique sur le renforcement des contrôles des chômeurs, François Rebsamen persiste et signe.
 "Ce fut un véritable tollé médiatique. Politique aussi. Ce qui n’a pas empêché 60% de la population d’approuver ce message", lance-t-il.
Selon lui, les Français "ont conscience qu’il faut adapter notre système social, par ailleurs très protecteur : en renforçant les contrôles, en assouplissant les seuils, la législation sur les 35 heures, en autorisant le travail le dimanche". "Malheureusement, le Parti socialiste, ou du moins son secrétariat national, refuse toutes ces avancées", déplore-t-il, avant de conclure : "Le Parti socialiste est en pleine mue idéologique. Moi, je l’ai effectuée depuis longtemps."

"Les socialistes ne vivent plus comme les gens"

Pour le ministre, ses camarades ne sont pas d'accord avec lui parce qu'ils sont déconnectés de la société.
"Les socialistes ne vivent plus comme les gens : les élus ne connaissent pas le terrain. Ils ne savent pas comment la vie se déroule dans un HLM", tacle-t-il.
"Il faut être maire, conseiller municipal, conseiller général pour connaître cette réalité. Valls la connaît. A Évry, il l’a vécue. Moi aussi. Beaucoup d’élus n'ont pas fait de combat politique, poursuit-il. Dans les quartiers, ils auraient rencontré des citoyens qui touchent le smic, qui triment et qui peuvent en voir d’autres profiter du système".

"Malgré l’amitié que je porte à Michel, il s’est totalement trompé"

Après le PS, c'est son prédécesseur Michel Sapin qui est critiqué pour sa communication sur l'inversion (manquée) de la courbe du chômage.
"On ne juge pas le chômage mois par mois, mais sur des périodes plus longues : un trimestre, un semestre, regrette-t-il. Michel s'est mis des boulets aux pieds et les a laissés à son successeur".
Depuis son arrivée, François Rebsamen refuse de commenter les chiffres mensuels.

 "Pour parler clair, je tente de m'enlever un boulet, assez plombant, en changeant de stratégie", explique-t-il.

 Le ministre préfère désormais parler du taux de chômage de 9,7% au sens du Bureau international du travail (BIT).

"C'est beaucoup, mais il y a déjà eu plus", assure-t-il.

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