Qui a tiré ?
À en croire une information émanant des services de renseignement américains en date du 23 juillet, il serait « certain » que la destruction en vol du Boeing du vol MH 17 de Malaysia Airlines qui a fait 298 victimes n’a pas été volontaire ; il serait « probable » que le tir émanait des rebelles russophones ukrainiens.
Décryptage : si l’agence dit seulement qu’il est « probable » que le tir soit parti des rebelles ukrainiens, c’est qu’elle n’en a pas la moindre preuve.
Si elle en avait, le ton – n’en doutons pas – eût été plus péremptoire.
D’ailleurs tout le monde admet que les rebelles n’ayant pas d’aviation, ils n’auraient pu abattre un avion de ligne volant à 10.000 mètres d’altitude que s’ils avaient disposé de missiles lourds de type SA-11.
On laisse donc entendre que le gouvernement russe les leur aurait livrés.
Mais aucune preuve sérieuse de la présence de tels engins entre les mains des rebelles n’a été, à ce jour, rendue publique.
Pas davantage les Américains n’ont publié leurs enregistrements radar juste avant le crash comme le leur demandent les Russes.
Mais qui a tiré ?
Si les Américains ne le savent pas, comment peuvent-ils assurer que le tir est involontaire ?
En disant cela, n’avouent-ils pas qu’en fait, ils connaissent le fond de l’affaire ?
Ne peut-on les soupçonner de vouloir exonérer le véritable auteur du tir, ce que bien entendu ils ne feraient pas s’ils avaient la preuve que ce sont les russophones ? Qui est donc responsable ?
Il ne peut s’agir, bien entendu, que de l’armée régulière ukrainienne.
Tout cela n’a pas empêché le gouvernement américain — aussi bien le président Barack Obama que le secrétaire d’État John Kerry —, dès les premières heures qui ont suivi le drame, d’accuser la Russie.
Ces accusations ont si bien porté que le gouvernement russe a été pointé du doigt dans tout le monde occidental pendant plusieurs jours.
Il s’est trouvé ainsi un peu plus diabolisé.
Dans la foulée, les gouvernements européens se chamaillent sur les sanctions à prendre contre Moscou sans même se demander s’il y a lieu d’en prendre.
Mais ces derniers jours, la rhétorique s’est déplacée : on dit que le crash n’aurait pas eu lieu si l’Ukraine n’était pas en guerre ; or, si elle est en guerre, c’est à cause de la Russie qui livre des armes aux rebelles.
Et s’il était avéré, au contraire, que l’armée ukrainienne est responsable de la catastrophe, gageons qu’aucun porte-voix d’un gouvernement occidental ne le reconnaîtra : les choses resteront durablement dans le flou.
Ces soupçons sont confirmés par la récente offensive de ladite armée qui empêche depuis deux jours les experts dépêchés par l’OSCE de travailler sur le site du crash, une offensive qui n’avait, selon les observateurs, aucun caractère d’urgence.
Ils le seraient encore bien davantage si s’avérait fondée l’information selon laquelle le pilote ukrainien qui a tiré sur le Boeing aurait avoué : une révélation énorme, qui n’est relayée pour le moment, n’en soyons pas étonnés, que par des médias allemands.
Mais les spécialistes en communication le savent : en situation de crise, seule la première impression reste dans les esprits.
De ce point de vue, Washington a gagné dans cette tragédie une grande bataille psychologique. Comment le Kremlin aurait-il pu les contrer d’ailleurs, n’ayant aucune influence sur les médias occidentaux ?
Longtemps l’Occident pouvait se targuer, face à l’Union soviétique ou d’autres, d’un avantage moral considérable : la liberté de la presse (le troisième « panier » des accords d’Helsinki de 1975) et son corollaire, la libre circulation de l’information impliquant la possibilité pour chaque citoyen d’accéder à la vérité.
La quasi-unanimité avec laquelle la presse occidentale a, de manière explicite ou implicite, accusé les rebelles russophones et la Russie avant de disposer de la moindre preuve – et pour cause – montre comment le monde que l’on disait libre est devenu une immense machine à manipuler les opinions publiques.
Décryptage : si l’agence dit seulement qu’il est « probable » que le tir soit parti des rebelles ukrainiens, c’est qu’elle n’en a pas la moindre preuve.
Si elle en avait, le ton – n’en doutons pas – eût été plus péremptoire.
D’ailleurs tout le monde admet que les rebelles n’ayant pas d’aviation, ils n’auraient pu abattre un avion de ligne volant à 10.000 mètres d’altitude que s’ils avaient disposé de missiles lourds de type SA-11.
On laisse donc entendre que le gouvernement russe les leur aurait livrés.
Mais aucune preuve sérieuse de la présence de tels engins entre les mains des rebelles n’a été, à ce jour, rendue publique.
Pas davantage les Américains n’ont publié leurs enregistrements radar juste avant le crash comme le leur demandent les Russes.
Mais qui a tiré ?
Si les Américains ne le savent pas, comment peuvent-ils assurer que le tir est involontaire ?
En disant cela, n’avouent-ils pas qu’en fait, ils connaissent le fond de l’affaire ?
Ne peut-on les soupçonner de vouloir exonérer le véritable auteur du tir, ce que bien entendu ils ne feraient pas s’ils avaient la preuve que ce sont les russophones ? Qui est donc responsable ?
Il ne peut s’agir, bien entendu, que de l’armée régulière ukrainienne.
Tout cela n’a pas empêché le gouvernement américain — aussi bien le président Barack Obama que le secrétaire d’État John Kerry —, dès les premières heures qui ont suivi le drame, d’accuser la Russie.
Ces accusations ont si bien porté que le gouvernement russe a été pointé du doigt dans tout le monde occidental pendant plusieurs jours.
Il s’est trouvé ainsi un peu plus diabolisé.
Dans la foulée, les gouvernements européens se chamaillent sur les sanctions à prendre contre Moscou sans même se demander s’il y a lieu d’en prendre.
Mais ces derniers jours, la rhétorique s’est déplacée : on dit que le crash n’aurait pas eu lieu si l’Ukraine n’était pas en guerre ; or, si elle est en guerre, c’est à cause de la Russie qui livre des armes aux rebelles.
Et s’il était avéré, au contraire, que l’armée ukrainienne est responsable de la catastrophe, gageons qu’aucun porte-voix d’un gouvernement occidental ne le reconnaîtra : les choses resteront durablement dans le flou.
Ces soupçons sont confirmés par la récente offensive de ladite armée qui empêche depuis deux jours les experts dépêchés par l’OSCE de travailler sur le site du crash, une offensive qui n’avait, selon les observateurs, aucun caractère d’urgence.
Ils le seraient encore bien davantage si s’avérait fondée l’information selon laquelle le pilote ukrainien qui a tiré sur le Boeing aurait avoué : une révélation énorme, qui n’est relayée pour le moment, n’en soyons pas étonnés, que par des médias allemands.
Mais les spécialistes en communication le savent : en situation de crise, seule la première impression reste dans les esprits.
De ce point de vue, Washington a gagné dans cette tragédie une grande bataille psychologique. Comment le Kremlin aurait-il pu les contrer d’ailleurs, n’ayant aucune influence sur les médias occidentaux ?
Longtemps l’Occident pouvait se targuer, face à l’Union soviétique ou d’autres, d’un avantage moral considérable : la liberté de la presse (le troisième « panier » des accords d’Helsinki de 1975) et son corollaire, la libre circulation de l’information impliquant la possibilité pour chaque citoyen d’accéder à la vérité.
La quasi-unanimité avec laquelle la presse occidentale a, de manière explicite ou implicite, accusé les rebelles russophones et la Russie avant de disposer de la moindre preuve – et pour cause – montre comment le monde que l’on disait libre est devenu une immense machine à manipuler les opinions publiques.
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