Translate

lundi 16 juin 2014

Le PS, ce mort qui marche.


Socialisme - Rose



Le 16 juin 2014



   
Le Parti socialiste a deux points communs avec l’UMP : il n’est plus ce qu’il était, il n’est pas ce qu’il prétend être.



C’est Thierry Roland, je crois, qui s’exclamait un jour que le ballon avait été un peu plus rond qu’à l’ordinaire – c’était, sauf erreur, après que l’équipe qui portait les couleurs de la France eut remporté la Coupe du monde de football : « Maintenant, je peux mourir ! »
 Autrement dit, après avoir ainsi tutoyé le zénith, nous ne pouvons plus que redescendre !
Ce n’est évidemment pas sur le même ton que Manuel Valls, l’autre après-midi, a mis en garde ses petits camarades de parti et que, saisi d’une transe prophétique, l’œil charbonneux et le visage sévère, il a rendu cet oracle : « La gauche peut mourir ! »
Le soleil ardent de cette belle journée de juin avait-il tapé sur la tête du Premier ministre ?
 Lui avait-il fallu attendre la Pentecôte pour avoir la révélation du mauvais score obtenu par le PS lors des élections municipales, puis des européennes et s’aviser que, sur cette base, Marine Le Pen pouvait parfaitement accéder au second tour de la présidentielle de 2017, ce qui n’était pas garanti au candidat socialiste, quel qu’il soit ?
 Il semble que Valls, plus prosaïquement, cherchait à resserrer les rangs d’une majorité qui branle dans le manche
en effrayant les frondeurs et autres dissidents qui se multiplient à l’approche de débats qui s’annoncent plus que difficiles pour son gouvernement.
D’où la petite phrase destinée à faire choc et à faire peur, quitte à prendre des libertés avec l’histoire et des distances avec la réalité.
Car, même si la gauche est particulièrement mal portante par les temps qui courent, il est absurde d’imaginer qu’elle puisse disparaître du paysage.
La gauche et la droite, pour reprendre ces appellations commodes, sont éternelles.
 La gauche – si l’on entend par là l’exigence de justice sociale, la croyance au progrès, la confiance dans la nature humaine, la passion de l’égalité – et la droite – si on l’identifie au besoin d’ordre, à la défense des libertés individuelles, à l’attachement aux valeurs traditionnelles, au sens des hiérarchies humaines – rythment depuis la Révolution notre vie politique et alternent plus ou moins pacifiquement au pouvoir.
La langue de Manuel Valls pourrait bien tout simplement avoir fourché.
 Là où le chef du gouvernement a dit « gauche », il voulait dire « Parti socialiste », ce qui est bien différent.


Le Parti socialiste a deux points communs avec l’UMP : il n’est plus ce qu’il était, il n’est pas ce qu’il prétend être.
Si la gauche a, tout comme la droite, l’avenir devant elle, il n’en est pas de même du Parti socialiste et de l’UMP.


 Aussi bien, plus lucide que Valls, et d’autant plus courageux qu’il ne risque plus rien, Mehdi Ouraoui, ancien bras droit de Harlem Désir aujourd’hui tombé en disgrâce, a-t-il mis les choses au point : « Le PS », a-t-il dit, « n’est pas menacé de mort, il est déjà mort. »


On se permettra d’ajouter que si le sort de la gauche intéresse le Premier ministre, on ne voit pas en quoi il le concerne.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.