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samedi 3 mai 2014

Combats en Ukraine, à Slaviansk, nouveau front à Odessa.



Le 2 mai 2014          


SLAVIANSK Ukraine (Reuters) –
 Une trentaine de personnes ont été tuées vendredi dans un incendie tandis que d’autres sont tombées sous les balles lors d’affrontements entre groupes ukrainiens pro et anti-russes dans les rues d’Odessa, le grand port sur la mer Noire, ouvrant un nouveau front dans le conflit qui déchire l’Ukraine.

Dans l’est du pays, à Slaviansk, les séparatistes pro-russes ont abattu deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui participaient à une opération lancée par le gouvernement aux premières heures de la journée pour tenter de les déloger de cet important bastion.
Les séparatistes ont fait état de trois morts dans leurs rangs ainsi que de deux civils, tandis que le ministère ukrainien de la Défense déplorait deux morts parmi les militaires qui se trouvaient à bord des hélicoptères abattus.
Le ministère a fait état de deux autres morts dans les rangs de l’armée dans une attaque des séparatistes à la périphérie de Slaviansk vendredi soir.
« De violents combats se poursuivent », a dit le ministère, en accusant les séparatistes de se servir de civils comme de boucliers humains.
Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont évoqué la perspective de nouvelles sanctions contre la Russie qu’ils accusent de soutenir les rebelles, ce que Moscou dément.
A Odessa, cité portuaire située non loin de la Crimée annexée par la Russie en mars, trois personnes ont été tuées par balles et des dizaines d’autres blessées lors d’affrontements entre partisans de Kiev et de Moscou, a annoncé la police.
Un autre homme est mort par la suite.
Par ailleurs, 31 personnes ont trouvé la mort dans l’incendie du bâtiment des syndicats alors que les affrontements se poursuivaient dans la soirée.
La police avait d’abord parlé de 38 morts dans l’incendie avant de revoir ce chiffre à la baisse.

Des affrontements avaient déjà eu lieu à Odessa, mais il n’y avait pas eu de morts jusqu’ici.
Le porte-parole du président russe Vladimir Poutine a accusé le pouvoir à Kiev d’avoir ouvert le feu sur des civils à Slaviansk lors de l’attaque des hélicoptères.
 Dmitri Peskov a évoqué une « opération punitive ».

« SABOTEURS ARMES »

Le gouvernement pro-occidental qui a succédé à Kiev au président pro-russe Viktor Ianoukovitch a estimé que l’utilisation de missiles sol-air pour abattre les hélicoptères prouvait que les forces russes se trouvaient déjà dans la ville.
Le gouvernement a indiqué que des « saboteurs armés » russes avaient tenté d’entrer dans le pays dans la nuit de jeudi à vendredi mais qu’ils avaient été repoussés par les troupes ukrainiennes à la frontière.
Moscou a démenti avoir voulu entrer en Ukraine.
Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est une nouvelle fois réuni sur l’Ukraine, à la demande de la Russie, mais la réunion, comme les précédentes, n’a pas permis d’avancer, les membres occidentaux du Conseil (Etats-Unis, France, Royaume-Uni) et la Russie s’accusant mutuellement d’hypocrisie.
Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont évoqué la crise vendredi à Washington et ont averti la Russie qu’elle s’exposerait à de nouvelles sanctions, visant des secteurs clés de son économie, si elle perturbait le processus électoral devant mener à la présidentielle du 25 mai en Ukraine.
Angela Merkel a déclaré que le mois de mai serait crucial.
 « Nous veillerons à ce que l’élection puisse avoir lieu », a-t-elle déclaré en évoquant la perspective d’un troisième train de sanctions.
« Si, de fait, nous constatons que les perturbations et le processus de déstabilisation se poursuivent au point de gêner le déroulement de l’élection le 25 mai, nous n’aurons d’autre choix que d’adopter de nouvelles sanctions, plus sévères », a déclaré Barack Obama.

Kiev a expliqué que le raid de vendredi matin dans l’est de l’Ukraine avait été décidé parce que le gouvernement russe soutenait des groupes qui « mettent les civils en danger, prennent des otages et créent une atmosphère de terreur et de violence. »
Les journalistes de Reuters présents à Slaviansk ont entendu des tirs et vu un hélicoptère ouvrir le feu avant le lever du jour.
En milieu de journée, la ville était calme.
 Les commerces étaient fermés et les miliciens séparatistes patrouillaient dans les rues.
Les blindés ukrainiens ont pris position dans les faubourgs mais l’essentiel de cette ville de 130.000 habitants restait aux mains des rebelles.

Selon le président ukrainien, l’opération militaire ne s’est pas déroulée aussi vite que prévu en raison du recours par les insurgés à des « boucliers humains » et de la présence de tireurs embusqués dans des immeubles d’habitation.

(Eric Faye et Danielle Rouquié pour le service français)

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