Translate

vendredi 30 mai 2014

Quand Le Foll et Cazeneuve vont réconforter les agriculteurs de l’Ain…


002-green-acres-theredlist


Le 29 mai 2014

   
Il y a désormais un policier roumain détaché à Paris au sein de la lutte contre la délinquance itinérante.

Au lendemain de la débâcle socialiste aux élections européennes, messieurs Le Foll et Cazeneuve, respectivement ministre de l’Agriculture et ministre de l’Intérieur, sont allés découvrir « le sentiment de peur et d’abandon » qui règne parmi les agriculteurs de l’Ain où les vols ont explosé de 81 % depuis 2010.
En effet, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (l’ONDRP) note une hausse nationale des vols dans les fermes de plus de 66 % en cinq ans, soit 10.000 vols en 2013.
 Et tout y passe : machines agricoles (dont les tracteurs), carburant, récoltes, câblages et même les animaux parfois dépecés sur place.
 Chiffres cependant inférieurs à la réalité, puisque l’ONDRP ne prend pas en compte les vols avec effraction et le fait que les agriculteurs renoncent souvent à porter plainte par crainte de ne plus pouvoir s’assurer.

Ces razzias touchent non seulement les fermes situées au bord des axes routiers des nationales – très commodes pour les voleurs qui viennent de la région parisienne avec des porte-chars et, leur forfait accompli, filent vers l’Europe de l’Est –, mais elles affectent aussi celles se situant à proximité des villes ou des frontières.

 Des agriculteurs des Pyrénées-Orientales, en 2013, ont subi ces pillages à raison d’une fois par semaine (500 ou 600 kg de fruits) ou même jusqu’à 8 tonnes en une seule fois.
Les bandits, très organisés, vont jusqu’à vendanger à la machine, la nuit.
Le fruit de leur butin est ainsi revendu aux agriculteurs de Roumanie et de Pologne, où tracteurs et autres matériels lourds sont blanchis et loués.
Quand ils ne sont pas revendus tout neufs, volés directement dans des concessions agricoles.
Le métier de voleur des champs ?
Bien moins risqué pénalement et bien plus lucratif que celui de braqueur de banques.
Alors, le paysan n’a pas trente-six solutions.
En amont, la prévention pour laquelle il se fendra de plusieurs milliers d’euros en barrières, palissades, système de vidéosurveillance, alarmes.
 Tout en prenant soin de rentrer son tracteur chaque soir dans la grange.
Quand le mal est fait, il ne lui reste plus qu’à porter plainte, ce qu’encourage vivement le colonel Plays, sous-directeur adjoint de la police judiciaire.
Et là, ce n’est pas gagné, la législation des pays d’Europe centrale ne permettant pas toujours la saisie des biens immobiliers retrouvés sur son territoire.

 Et, surtout, faut-il encore que la plainte ait été jugée recevable : il arrive qu’un magistrat qualifie le pillage d’une récolte de glanage.
Quoi qu’il en soit, Bernard Cazeneuve est venu tranquilliser les agriculteurs de l’Ain : il y a désormais un policier roumain détaché à Paris au sein de la lutte contre la délinquance itinérante et, cerise sur le gâteau, le taux d’élucidation des actes de délinquance est en hausse de 2 % sur les premiers mois de cette année.

Nos paysans peuvent dormir sereins, c’était juste un sentiment de peur et d’abandon.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.