L’UMP est morte, et le PS lui non plus ne se sent pas très bien.
Dans le paysage politique dévasté, seul le FN se porte comme un charme.
Il est même devenu l’unique parti d’opposition à un gouvernement moribond.
En fait, c’est tout un système vermoulu qui s’effondre comme château de cartes, sous l’effet du premier vent contraire.
La V e République, si mal représentée par des dirigeants à la légitimité populaire rétrécie, en est forcément atteinte.
Tout est à reconstruire.
A commencer, en urgence, par une formation d’alternance capable de reprendre le pouvoir au pied levé.
Or la crise de la politique est telle que, si François Hollande décidait de démissionner (hypothèse d’école, mais il prônait ce geste en 2006, dans Devoir de vérité, en cas de "crise profonde"…), les électeurs auraient à choisir entre des fantômes, des ombres, des ambitieux et des apprentis.
C’est ce vide sidéral, résultat de quarante ans d’idéologies et de pensées toutes faites, qu’il faut combler au pas de course.
Le FN ne peut évidemment prétendre seul à ce rôle qui le dépasse.
Le parti de Marine Le Pen est d’abord le symptôme d’une démission collective.
Il faut d’ailleurs lui reconnaître d’avoir fait l’élémentaire travail de réflexion sur la crise d’identité qui l’a portée à la première place dans le scrutin des européennes.
Mais le FN, à l’instar de l’UMP et le PS, n’est pas prêt à gouverner la France.
Les trois ans qui s’annoncent avant 2017 doivent être mis à profit pour redistribuer les cartes.
Les déchirures d’égos qui fracturent l’opposition sont l’écume d’une cassure idéologique.
J’avoue avoir du mal à trouver moralement très scandaleux que l’UMP ait financé en douce une partie de la campagne de son candidat en 2012, et je m’interroge sur l’utilité des seuils à ne pas dépasser légalement.
A moins, bien sûr, que ne soient prouvés des enrichissements personnels et autres favoritismes rétribués, je trouve pour l’instant cette affaire Bygmalion un peu boursoufflée.
Par expérience, je me méfie également des lynchages médiatiques et des jugements hâtifs.
J’ai le sentiment que ceux qui veulent enterrer Jean-François Copé, poussé mardi à démissionner de la présidence de son parti, cherchent aussi à étouffer la timide incursion vers la droite qu’il avait entreprise.
Emboitant le pas à Alain Juppé, Nathalie Kosciusco-Morizet explique ce mercredi qu’elle plaidera, lors du prochain congrès du 12 octobre, pour une "alliance stratégique avec le centre" afin de lever les "ambiguïtés" sur la "ligne politique".
Cette attirance pour le marais centriste et ses convictions à température de bain de pieds laisserait une autoroute au FN.
Une place en or reste à prendre pour un parti de droite ouvert aux préoccupations existentielles des Français (l’immigration y tient une place primordiale) et aux exigences d’une économie forcément libérale.
L’UMP, ce parti de "clans" (Rachida Dati), a fait son temps.
Puisque ses courants semblent inconciliables, ils doivent se séparer.
Sinon les électeurs poursuivront leur exode vers le FN
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