Le peuple est-il coupable parce que le pouvoir n'a tiré aucune leçon du désastre des élections municipales ?
Je sais, à force, c’est lassant
. J’y viens, j’y reviens, je persiste, je m’incruste et je confirme.
Ce n’est pas nous qui allons chercher des noises à Christiane Taubira, c’est elle qui vient nous causer du souci assez régulièrement.
Nous ne sommes pas coupables des offenses profondes ou dérisoires qu’elle inflige à la justice et à la démocratie. [...]
Parce qu’elle n’a pas voulu chanter « La Marseillaise » et que des polémiques ont surgi à ce sujet.
Pour le président de la République, elles sont « ridicules ».
Pour le Premier ministre, « absurdes ».
Pour le ministre Rebsamen, il y a « un relent de racisme » et pour le ministre Filippetti, c’est « ignoble ».
Pour le secrétaire d’État André Vallini, la polémique est « stérile et absurde » et « personne ne peut douter un instant que Taubira aime la République ».
Fermez le ban !
[...]
Pour ma part, quoi qu’on pense de l’obligation ou non de chanter « La Marseillaise » pour un ministre – en soi, il me semble que ce serait convenable –, je suis surtout frappé par le fait que Christiane Taubira se complaît en permanence dans une posture de singularité, voire d’incongruité, presque de provocation (qui la rend chère à la gauche pure), d’évitement mais révèle un atypisme aux effets dévastateurs pour la mission qui lui a été confiée puis renouvelée.
Christiane Taubira a besoin de se distinguer, de se séparer du commun.
De la même manière qu’elle refuse de dialoguer avec des gens « qui ne pensent pas », elle n’est à l’évidence pas accordée à la banalité des attentes populaires, à la triste réalité des traumatismes causés par la délinquance et la criminalité, à la monotone et ordinaire répétition des dysfonctionnements et des agressions pénitentiaires, à l’implacable et lassante récrimination d’une France qui n’a pas le loisir de s’abandonner à l’esthétique de la parole, au confort humaniste de la belle âme inactive mais se trouve confrontée, au quotidien, aux mille facettes de l’insécurité et à une justice qui déçoit parfois autant qu’elle est nécessaire.
Il y a, dans la complicité naturelle et bienfaisante avec tout le monde, pour un ministre l’occasion d’une compréhension et d’une action exemplaires.
Christiane Taubira est un garde des Sceaux inadapté à une République plongée dans des temps difficiles et douloureux.
Elle se regarde, s’écoute, se recueille mais si elle pouvait une seconde sortir d’elle-même, elle serait saisie.
Elle aurait des tâches sur la planche.
Plus une seconde pour nous éblouir ou nous énerver avec ses attitudes surprenantes, paradoxales.
Michel Wieviorka est injuste quand il met en parallèle l’incident de « La Marseillaise » et la politique de Christiane Taubira en déplorant que celle-ci ne soit pas discutée alors que celui-là serait surexploité.
D’abord, le peuple est-il coupable parce que le pouvoir n’a tiré aucune leçon du désastre des élections municipales pour ce qui concernait la forte revendication de justice et d’autorité ?
Ensuite, le peuple est-il coupable parce qu’au lieu de réfléchir sur les peines plancher et la rétention de sûreté durant cette période où heureusement elles ont survécu, le pouvoir va probablement les abolir en juin-juillet 2014 en préférant son dogme à l’enseignement trop insupportable du réel ?
Enfin, le peuple est-il coupable parce qu’après une inaction de quelque deux ans, à marche forcée, le ministre de la Justice va accoler, je le crains, son nom à une loi, épée de bois superfétatoire ? [...]
Après le mariage pour tous, la catastrophe pour tous ?
Le peuple est-il coupable de n’être pas écouté ?
Les citoyens et, j’ose le dire, moi-même ne sommes pas comptables de Christiane Taubira.
Il n’y a pas un nouveau délit démocratique qui serait inventé et qui imposerait de faire silence [...]
Extrait de : Le peuple coupable de Christiane Taubira ?
. J’y viens, j’y reviens, je persiste, je m’incruste et je confirme.
Ce n’est pas nous qui allons chercher des noises à Christiane Taubira, c’est elle qui vient nous causer du souci assez régulièrement.
Nous ne sommes pas coupables des offenses profondes ou dérisoires qu’elle inflige à la justice et à la démocratie. [...]
Parce qu’elle n’a pas voulu chanter « La Marseillaise » et que des polémiques ont surgi à ce sujet.
Pour le président de la République, elles sont « ridicules ».
Pour le Premier ministre, « absurdes ».
Pour le ministre Rebsamen, il y a « un relent de racisme » et pour le ministre Filippetti, c’est « ignoble ».
Pour le secrétaire d’État André Vallini, la polémique est « stérile et absurde » et « personne ne peut douter un instant que Taubira aime la République ».
Fermez le ban !
[...]
Pour ma part, quoi qu’on pense de l’obligation ou non de chanter « La Marseillaise » pour un ministre – en soi, il me semble que ce serait convenable –, je suis surtout frappé par le fait que Christiane Taubira se complaît en permanence dans une posture de singularité, voire d’incongruité, presque de provocation (qui la rend chère à la gauche pure), d’évitement mais révèle un atypisme aux effets dévastateurs pour la mission qui lui a été confiée puis renouvelée.
Christiane Taubira a besoin de se distinguer, de se séparer du commun.
De la même manière qu’elle refuse de dialoguer avec des gens « qui ne pensent pas », elle n’est à l’évidence pas accordée à la banalité des attentes populaires, à la triste réalité des traumatismes causés par la délinquance et la criminalité, à la monotone et ordinaire répétition des dysfonctionnements et des agressions pénitentiaires, à l’implacable et lassante récrimination d’une France qui n’a pas le loisir de s’abandonner à l’esthétique de la parole, au confort humaniste de la belle âme inactive mais se trouve confrontée, au quotidien, aux mille facettes de l’insécurité et à une justice qui déçoit parfois autant qu’elle est nécessaire.
Il y a, dans la complicité naturelle et bienfaisante avec tout le monde, pour un ministre l’occasion d’une compréhension et d’une action exemplaires.
Christiane Taubira est un garde des Sceaux inadapté à une République plongée dans des temps difficiles et douloureux.
Elle se regarde, s’écoute, se recueille mais si elle pouvait une seconde sortir d’elle-même, elle serait saisie.
Elle aurait des tâches sur la planche.
Plus une seconde pour nous éblouir ou nous énerver avec ses attitudes surprenantes, paradoxales.
Michel Wieviorka est injuste quand il met en parallèle l’incident de « La Marseillaise » et la politique de Christiane Taubira en déplorant que celle-ci ne soit pas discutée alors que celui-là serait surexploité.
D’abord, le peuple est-il coupable parce que le pouvoir n’a tiré aucune leçon du désastre des élections municipales pour ce qui concernait la forte revendication de justice et d’autorité ?
Ensuite, le peuple est-il coupable parce qu’au lieu de réfléchir sur les peines plancher et la rétention de sûreté durant cette période où heureusement elles ont survécu, le pouvoir va probablement les abolir en juin-juillet 2014 en préférant son dogme à l’enseignement trop insupportable du réel ?
Enfin, le peuple est-il coupable parce qu’après une inaction de quelque deux ans, à marche forcée, le ministre de la Justice va accoler, je le crains, son nom à une loi, épée de bois superfétatoire ? [...]
Après le mariage pour tous, la catastrophe pour tous ?
Le peuple est-il coupable de n’être pas écouté ?
Les citoyens et, j’ose le dire, moi-même ne sommes pas comptables de Christiane Taubira.
Il n’y a pas un nouveau délit démocratique qui serait inventé et qui imposerait de faire silence [...]
Extrait de : Le peuple coupable de Christiane Taubira ?
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