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vendredi 14 mars 2014

Auxonne : soudain, sans toit ni revenus .

Le 14/03/2014 à 05:06 | Léonie Place   

Cyril et Sophie dans la cuisine de fortune de l’appartement qu’on leur prête.  Photo L. P.

Cyril et Sophie dans la cuisine de fortune de l’appartement qu’on leur prête. Photo L. P.

Un appel au secours. Pour trouver un toit, un emploi. Cyril et Sophie sont en litige avec leur ancien employeur, un garagiste d’Auxonne. Depuis, leur vie n’est que galère.
Un micro-onde posé sur le sol de la cuisine.
Leur seul moyen de cuisiner.
 « Même des pâtes, nous ne pouvons pas », ironise Cyril Benac, 33 ans, ­contraint d’habiter cet appartement vide prêté pour quelques jours, avec sa compagne Sophie Epailly, 25 ans, et leur fille âgée de deux ans et demi, depuis le litige qui les oppose à leur ancien employeur.
Un carton, deux tout au plus, complète le décor. Des garde-manger de fortune.
Accroupi contre le mur de la pièce voisine, vide aussi, Cyril raconte une vie qui bascule, un quotidien miséreux.
Autour de lui, un matelas gonflable couvert d’un drap, un lit de bébé, l’ordinateur posé à même le sol.
 Et cette petite fille qui sautille, s’amuse avec ses peluches, ses jouets.
 Embrasse ses parents, parle, rit.
 « Elle aussi, elle est perturbée.
Le soir, elle est ronchon, énervée.
Elle s’endort tard. C’est normal, nous bougeons tout le temps.

 Ce n’est pas évident pour une enfant. Même si elle mange bien », explique Cyril, qui ne la quitte pas des yeux, répond à ses bisous et sourires distribués.
Son regard est déterminé, ses yeux brillants, fatigués.
Cyril travaillait au garage Ford MTG, à Auxonne, depuis 2010, comme mécanicien.
En 2012, alors que l’entreprise est reprise par Cyrille Gaugué (voir encadré), sa compagne ­Sophie Epailly est embauchée aussi, comme secrétaire.
 En septembre dernier, tous deux se mettent en arrêt maladie.
 « Nous n’étions plus payés depuis le 1er août.
Et les mois précédents, il nous payait comme il voulait, quand il voulait. », explique Cyril, sous antidépresseurs.
Le 24 décembre, le couple quitte la société.
 Abandonnant aussi la vie qu’ils menaient à Champagney.
« Nous ne pouvions plus payer le loyer de notre maison ».
Une maison de 130 m², avec un jardin pour le chien, une terrasse pour la petite.
Depuis, ils virevoltent ici et là.

La semaine prochaine, ils n’auront d’autre refuge que la rue.
 « Je suis quelqu’un de très fier.
 J’ai tout de même contacté les services sociaux, à Genlis, Auxonne et Orvitis à Dijon.
 La seule solution qu’on nous ­offre, c’est un box ! », se révolte ce père de famille.
 Ni lui ni ­Sophie ne touchent le chômage.
 « C’est en cours depuis janvier.
Mais nous n’avons pas les dernières feuilles de paie. »
 Des comptes à découvert, plus de mutuelle.
 « Je comprends maintenant qu’une vie peut basculer très vite. En France, nous ne ­sommes vraiment pas aidés ! »
 Cyril et Sophie ont saisi le conseil des prud’hommes en référé.
 Le 7 avril, ils sont convoqués au tribunal de grande instance de Dijon, leur ancien patron aussi.
 Ils espèrent obtenir des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.
De même que le remboursement de leurs salaires non versés.
 Leur avocate réclame 17 000 € à Ford MTG.

« Cela nous permettrait de nous ­loger, de retrouver un travail ». De vivre.

Info Contactés, Maître Huichard, l’huissier, de même que le comptable de Ford MTG n’ont pas souhaité communiquer.

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