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jeudi 27 février 2014

DOSSIER - Hollande, Super-Menteur.

Jeudi 27 Février 2014 à 13:00 (mis à jour le 27/02/2014 à 13:05)

Par Yves de Kerdrel, Geoffroy Lejeune             
 

Photo © Jean Hin

Illusionniste. “Un homme prestigieux a le droit de mentir, il n’a pas le droit d’être vaincu.” François Hollande a fait sienne la devise de son mentor, François Mitterrand.

 Son quinquennat est le règne de la duperie, où aucune turpitude n’est interdite pour sauver une gauche aux abois.
On l’appelait “le Boulanger”.
 Des dix années qu’il a passées Rue de Solferino à la tête du Parti socialiste, François Hollande n’a gardé que ce surnom, attribué non en raison de son appétit et de son goût prononcé pour les viennoiseries, mais pour sa capacité à… rouler les gens dans la farine. Tout était dit, et les Français étaient prévenus.
Comment s’étonner, dès lors, que le même homme devenu président s’échine à rouler les Français dans la farine ?
 « Vous mentez ! », avait déjà accusé Nicolas Sarkozy lors du débat d’entre-deux-tours, face à un adversaire aussi peu intéressé par la vérité.
 « Hollande a été élu sur un mensonge », analysait quant à lui en privé François Fillon, exaspéré par celui qui a nié la crise et travesti la réalité pour accéder au pouvoir.
Dans Jusqu’ici tout va mal, analyse la plus fouillée des vingt et un premiers mois de la présidence Hollande, la journaliste Cécile Amar révèle enfin, à force d’anecdotes, de confidences — dont la plupart sont recueillies auprès du chef de l’État — et de récits, l’incroyable cynisme de Hollande.
« Perdre les ouvriers, ce n’est pas grave », aurait-il ainsi avoué au moment de l’affaire Florange, alors même qu’il s’était rendu en février 2012 devant les salariés pour leur promettre que le site ne fermerait pas.
« Oui, il y a du cynisme dans sa pratique de la politique, explique ainsi Cécile Amar au quotidien Midi libre.
Comme il y en a eu dans sa campagne quand il a fait des promesses auxquelles il ne croyait pas. »

« Il est insaisissable, confie encore son fils Thomas. Quand on est dans une pièce avec lui, on ne sait jamais par quelle porte il va sortir. »
Personne, à vrai dire, ne comprend cette faculté présidentielle à mentir de manière éhontée.
 Bernard Poignant, par exemple, est très proche de François Hollande.
 Le maire de Quimper s’est vu attribuer un bureau, à l’Élysée, juste au-dessus de celui du président de la République.
De ce “pigeonnier”, il appelle les parlementaires socialistes, les invite à déjeuner, et rédige des notes blanches pour son vieil ami, avant de reprendre le train, tous les mercredis, pour la préfecture du Finistère.
 À la fin de l’année 2013, fidèle à son exercice qui consiste à rapporter au président ce que pense “le pays réel”, il avertit François Hollande du reproche qu’il entend le plus souvent : « Dans nos régions on nous traite de menteurs, sur les marchés on ne nous parle que de mensonge et nous n’avons rien à répondre à ceux qui nous interpellent. »


Le chef de l’État répond rarement aux notes que lui envoie son fidèle compagnon d’armes du Parti socialiste.
 Quelques jours plus tard, il trouve pourtant une enveloppe présidentielle sur son bureau.
François Hollande lui rappelle ce que François Mitterrand répétait inlassablement à ses conseillers : « Un homme prestigieux a le droit de mentir, il n’a pas le droit d’être vaincu. »
C’est donc délibérément que le président de la République se moque comme d’une guigne de la vérité.
 En matière économique, c’est devenu une habitude.
 Le premier gros mensonge de François Hollande a porté, durant sa campagne, sur la renégociation du pacte budgétaire européen conclu entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.

 Le candidat socialiste avait promis à ses troupes qu’il exigerait de la chancelière allemande de profondes modifications de ce texte afin d’y ajouter des mesures volontaristes portant sur une relance de la demande.
Pas une virgule, pourtant, n’a été changée.
 Seules des annexes sans aucune valeur juridique ont été rajoutées pour faire plaisir à Hollande.
Ce qui n’a pas empêché le chef de l’État de répéter pendant plusieurs semaines qu’il avait « entièrement renégocié ce pacte » et « fait plier l’Allemagne »…Lire la suite...

Jusqu’ici tout va mal, de Cécile Amar, Grasset, 288 pages, 18 €.

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