Comment pouvait-on croire qu’un client de Volkswagen allait, à cause de l’euro, devenir subitement un client de Renault ?
Invité à présenter son dernier livre Klare Worte 1, l’ex-chancelier Gerhard Schröder, 70 ans en avril prochain, a tenu sur l’euro des propos sans équivoque : « La dominance de l’Allemagne au sein de l’Europe est diamétralement à l’opposé des buts recherchés par les promoteurs de l’euro il y a 15 ans… mais la fin de l’euro serait une véritable catastrophe pour l’Allemagne car elle s’exposerait à une réévaluation massive de sa nouvelle monnaie. »
On ne saurait être plus clair. Mais pourquoi en est-on arrivé là?
En acceptant sciemment de mettre la charrue avant les bœufs, les promoteurs de l’euro, et particulièrement les Français, pensaient que la contrainte exercée par la monnaie unique sur des nations, à la base, fort dissemblables les amènerait mécaniquement à converger vers une grande zone économique homogène.
Pari perdu, les rigidités structurelles propre à chaque nation ont été sous-estimées, les bons élèves sont devenus encore meilleurs et vice versa.
Comment pouvait-on croire qu’un client de Volkswagen allait, à cause de l’euro, devenir subitement un client de Renault ?
Et comment pouvait-on croire que l’euro allait changer quoi que ce soit au déficit d’image des produits français par rapport aux mêmes produits fabriqués outre-Rhin sur les marchés en plein « boum » des pays émergents? Vanitas vanitatum…
D’aucuns s’étonnent aujourd’hui de voir l’euro si fort.
La raison en est simple.
La zone euro dégage des excédents de balance des paiements en hausse constante depuis 2008.
A priori, c’est une bonne chose, sauf que cette performance résulte de l’effet combiné de l’énorme excédent de l’Allemagne et à un degré moindre des Pays-Bas – 230 milliards en 2012 contre 200 milliards en 2008 – et de la chute des déficits dans les États structurellement déficitaires – 80 milliards en 2012 contre 280 milliards en 2008 – consécutive à la politique d’austérité et à la diminution de la consommation interne.
Nous sommes donc confrontés à un euro qui se comporte de plus en plus comme un Deutsche Mark virtuel avec une industrie française fortement déficitaire qui voit sa monnaie s’apprécier – c’est le monde à l’envers, un piège terrible dont elle ne sortira pas.
Sauf… sauf si l’Allemagne acceptait de quitter la zone euro, une solution qui ferait plonger la monnaie unique sans coup férir et – mais ce sont les Allemands comme Schröder qui le disent – une catastrophe pour l’Allemagne.
Une catastrophe, vraiment ?
La réévaluation du nouveau Deutsche Mark aurait aussi pour effet une dévalorisation proportionnelle (donc considérable) de la dette publique qui rappelons-le est à peine moins lourde qu’en France (encore plus de 80 % du PNB).
Une dette publique fortement réduite ouvrirait alors la voie à un allégement des charges et, partant, à une hausse du pouvoir d’achat des Allemands avec tous les effets vertueux possibles et imaginables, aussi bien pour l’Allemagne que pour ses partenaires.
On ne peut pas à la fois s’opposer à la sortie de la France au prétexte que notre dette en euro deviendrait alors insoutenable et ne pas reconnaître l’effet inverse pour l’Allemagne.
S’opposer simultanément à l’une et à l’autre de ces deux options est en toute rigueur un non-sens économique.
Oui, l’Allemagne doit quitter la zone euro.
Économiquement, cela ne se discute pas.
Le hic, c’est que dans cette affaire, les grands perdants seraient les détenteurs hors-zone de créances en euros, c’est-à-dire les fonds de pension anglo-saxons et les fonds souverains chinois et arabes…
Tout un programme.
On ne saurait être plus clair. Mais pourquoi en est-on arrivé là?
En acceptant sciemment de mettre la charrue avant les bœufs, les promoteurs de l’euro, et particulièrement les Français, pensaient que la contrainte exercée par la monnaie unique sur des nations, à la base, fort dissemblables les amènerait mécaniquement à converger vers une grande zone économique homogène.
Pari perdu, les rigidités structurelles propre à chaque nation ont été sous-estimées, les bons élèves sont devenus encore meilleurs et vice versa.
Comment pouvait-on croire qu’un client de Volkswagen allait, à cause de l’euro, devenir subitement un client de Renault ?
Et comment pouvait-on croire que l’euro allait changer quoi que ce soit au déficit d’image des produits français par rapport aux mêmes produits fabriqués outre-Rhin sur les marchés en plein « boum » des pays émergents? Vanitas vanitatum…
D’aucuns s’étonnent aujourd’hui de voir l’euro si fort.
La raison en est simple.
La zone euro dégage des excédents de balance des paiements en hausse constante depuis 2008.
A priori, c’est une bonne chose, sauf que cette performance résulte de l’effet combiné de l’énorme excédent de l’Allemagne et à un degré moindre des Pays-Bas – 230 milliards en 2012 contre 200 milliards en 2008 – et de la chute des déficits dans les États structurellement déficitaires – 80 milliards en 2012 contre 280 milliards en 2008 – consécutive à la politique d’austérité et à la diminution de la consommation interne.
Nous sommes donc confrontés à un euro qui se comporte de plus en plus comme un Deutsche Mark virtuel avec une industrie française fortement déficitaire qui voit sa monnaie s’apprécier – c’est le monde à l’envers, un piège terrible dont elle ne sortira pas.
Sauf… sauf si l’Allemagne acceptait de quitter la zone euro, une solution qui ferait plonger la monnaie unique sans coup férir et – mais ce sont les Allemands comme Schröder qui le disent – une catastrophe pour l’Allemagne.
Une catastrophe, vraiment ?
La réévaluation du nouveau Deutsche Mark aurait aussi pour effet une dévalorisation proportionnelle (donc considérable) de la dette publique qui rappelons-le est à peine moins lourde qu’en France (encore plus de 80 % du PNB).
Une dette publique fortement réduite ouvrirait alors la voie à un allégement des charges et, partant, à une hausse du pouvoir d’achat des Allemands avec tous les effets vertueux possibles et imaginables, aussi bien pour l’Allemagne que pour ses partenaires.
On ne peut pas à la fois s’opposer à la sortie de la France au prétexte que notre dette en euro deviendrait alors insoutenable et ne pas reconnaître l’effet inverse pour l’Allemagne.
S’opposer simultanément à l’une et à l’autre de ces deux options est en toute rigueur un non-sens économique.
Oui, l’Allemagne doit quitter la zone euro.
Économiquement, cela ne se discute pas.
Le hic, c’est que dans cette affaire, les grands perdants seraient les détenteurs hors-zone de créances en euros, c’est-à-dire les fonds de pension anglo-saxons et les fonds souverains chinois et arabes…
Tout un programme.
Notes:
- en français, Pour parler clairement. ↩
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