12 juin 2013
Photo ci-dessus : le Parti Socialiste manifestait en 2010 contre la réforme des retraites Woerth/Sarkozy !
Pour certains socialistes se serait simplement suicidaire. On se couperait de la seule catégorie de la population encore massivement favorable à François Hollande. Non seulement on s’en couperait, mais en plus on aurait une confrontation avec des manifestations de rue et des syndicats de gauche contre un gouvernement de gauche, pire que le mariage homo. C’est le scénario catastrophe de certains. Il serait alors impossible de résister à la vague de mécontentement et on ramènerait la droite au pouvoir car la situation deviendrait intenable politiquement.
Le scenario est simple.
Le gouvernement qui est en train de perdre sa majorité à l’assemblée pourrait connaitre les défections de certains de ses élus et être renversé, ce qui serait un choc assez rare sous la 5ème république.
Cela devient difficile pour le PS qui a perdu ce dimanche deux sièges à l’Assemblée nationale, à l’occasion de deux législatives partielles des Français de l’étranger. Dans les deux cas, les scrutins étaient organisés pour remplacer des députées socialistes élues en mai 2012 et dont les comptes de campagne ont depuis été invalidés, entraînant leur inéligibilité pour un an.
L’effectif du groupe socialiste s’est réduit à 292 sièges (déduction faite du siège de Sylvie Andrieux, qui se retire du groupe, et de celui de Jérôme Cahuzac) . La majorité absolue est de 289 sièges. Trois petits sièges et le PS pourrait donc perdre la majorité absolue. Une chose est certaine : le parti va devoir tenir ses alliés écologistes (17 sièges) et radicaux de gauche (16 sièges) pour faire passer ses lois, étant entendu que le Front de Gauche et le PC (15 sièges) n’ont pas l’intention d’être solidaires de la politique du gouvernement.
Dans ce contexte la retraite des fonctionnaires est un baril de poudre sociale et politique. Le rapport Moreau devrait s’attaquer au mode de calcul des retraites des fonctionnaires, à l’origine de fortes inégalités en défaveur des salariés du privé. La conseillère d’État proposera de ne plus déterminer leurs pensions sur la base des six derniers mois de carrière mais des trois ou des dix dernières années, contre les vingt-cinq meilleures dans le privé.
Alors que la réforme de 2010 a lancé la convergence des durées de cotisation (41,5 annuités) et des âges de départ (62 ans) entre public et privé, le mode de calcul demeure la dernière grosse différence qui se répercute sur le niveau de vie des retraités.
D’après le Conseil d’orientation des retraites, un ancien fonctionnaire d’État touche en moyenne une pension un tiers supérieure à celle d’un ex-salarié du privé, soit 1932 euros en moyenne par mois pour le premier, contre 1281 euros pour le second.
À quelques jours de la remise du rapport, les syndicats de fonctionnaires font monter la pression. Dans un communiqué, six organisations
«rappellent leur attachement au Code des pensions civiles et militaires et elles n’accepteront aucun nouveau recul».
Elles demandent le statu quo du calcul des pensions des agents du public, basé sur les six derniers mois de traitement et rejettent tout nouvel allongement de la durée de cotisation ou report de l’âge légal de départ. Pis, les six centrales jugent
«urgent de corriger les baisses de pensions et les inégalités produites par les précédentes lois» et annoncent déjà l’organisation d’une journée de grève «au plus tard début octobre».
C’est presque parti, les fonctionnaires faisant tomber un gouvernement de gauche, la droite l’a rêvé. Ayrault peut le faire.
Raoul Fougax
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