Les exposants ont vu à peine 150 visiteurs. L'organisatrice met en cause les «homophobes».
Allées désertes, hôtesses désœuvrées, agents de sécurité apathiques, en fin de matinée, Le Figaro n'avait pu rencontrer que trois clients.
«Les gays se lèvent tard », avait hasardé l'attachée de presse. Mais quelques heures plus tard, «il n'y a toujours pas un chat, s'énerve le bijoutier du Comptoir La Fayette. En quarante ans de métier, je n'ai jamais vu ça. J'ai investi 30.000 euros et je n'ai vendu qu'une seule paire d'alliances à des hétéros!»
À côté, Johanna, qui vient de créer sa société organisatrice d'événements Eden Day, n'a signé aucun contrat. «C'est juste une catastrophe!, se désole la jeune femme. C'est mon premier salon, je comptais dessus pour démarrer. J'ai vu en tout et pour tout cinq personnes, et en parlant avec les autres, on a compris qu'on avait tous vu les cinq mêmes » Pire, «aux questions qu'ils posaient, j'ai bien vu qu'ils n'étaient pas là pour se marier, raconte le bijoutier. On a tous remarqué que des gamins de 20 ans avaient passé toute la journée de samedi ici, pour faire semblant devant les journalistes».
Pétition des exposants
Furieux de ce «fiasco total», le DJ Emmanuel Attiach, de 1dream1event, fait signer une pétition aux autres exposants: «On nous avait promis 5000 à 7000 personnes!, s'énervent-ils. Où sont les VIP, tels que Manuel Valls (le ministre de l'Intérieur est au Qatar), Laurent Ruquier ou Antoine de Caunes?Étant donné l'actualité autour du mariage gay, il est incroyable d'avoir eu si peu de visiteurs »Embarrassée, l'organisatrice du salon, Sandra Bibas, évoque «des soucis avec les homophobes». Certes, une exposition photo contre l'homophobie, affichée à l'extérieur de la mairie du IIIe arrondissement, a été vandalisée deux fois en 48 heures. Mais personne n'a vu la «trentaine d'opposants au mariage gay», qui, selon Sandra Bibas, auraient tenté samedi de perturber le salon pas même les responsables de la sécurité du Parc floral à Paris (XIIe), qui abritait l'événement.
Fallait-il organiser un salon spécifique pour les homosexuels?, se demandent les exposants. «Je trouve ça dommage de les stigmatiser encore davantage en ouvrant un salon à part, indique Joffrey, réalisateur de vidéos. Peut-être qu'ils se sont sentis insultés?» Après avoir fait «un repérage» pour son mariage prévu en juin 2014, Marie, 48 ans, explique qu'elle ne fait confiance qu'à une organisatrice d'événement lesbienne, «la seule qui me comprenne et qui ne soit pas là que pour le business». Mais son espoir, «c'est de devenir transparente, considérée comme les autres, dit-elle, Ce jour-là, on pourra vraiment parler de mariage pour tous».
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