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mardi 26 novembre 2024

Roumanie : le candidat « prorusse » défie les pronostics et arrive en tête


©CreativeCommons 
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C’est la divine surprise pour la branche la plus souverainiste de la droite roumaine. 

Alors qu’il n’était crédité que de 8 % des intentions de vote, Calin Georgescu, 62 ans, un candidat qui ne se présente sous le drapeau d’aucun parti mais qui se positionne à droite toute de l’échiquier politique roumain, a recueilli 22,94 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle qui s’est tenue ce dimanche. 

Il devance le Premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu qui a récolté 19,15 % des voix et la candidate du parti de centre droit (Union Sauver la Roumanie) qu’il affrontera au second tour, le 8 décembre prochain : Elena Lasconi, 52 ans, maire d’une petite ville du centre du pays.

Le candidat inattendu qui a su séduire les Roumains

Calin Georgescu vient bousculer tous les pronostics. Il a détrôné le candidat du parti nationaliste Alliance pour l’unité des Roumains, qui était monté dans les sondages jusqu'à 19 % des intentions de vote mais qui n’en a finalement réuni que 13,87 %, en quatrième position. A eux deux, ces candidats patriotes rassemblent plus de 35 % des voix, illustrant un tournant majeur sur la scène politique roumaine alors que le pouvoir est détenu par une coalition entre un président de centre droit et un Premier ministre issu de la gauche socialiste.

La percée de Calin Georgescu tient beaucoup à sa présence massive sur le réseau social TikTok, où il a mené une campagne particulièrement active. Avec près de 300.000 abonnés et plus de 3 millions de « j’aime » cumulés sous ses vidéos, le nationaliste a réussi à capter l’intérêt des jeunes générations. Il a imposé ses thématiques souverainistes dans un contexte de méfiance croissante envers le gouvernement en place, sur fond d’inflation endémique. L'envolée des prix a atteint une moyenne impressionnante de 43,4 % par an au cours des trois dernières décennies. Soutien aux agriculteurs roumains, volonté d’augmenter la productivité et de sortir de la dépendance de l’importation, Calin Georgescu n’hésite pas non plus à se montrer fervent orthodoxe sur les réseaux sociaux, ce qui n’est pas pour déplaire aux Roumains.

Une politique étrangère qui pourrait bousculer la scène internationale 


@calingeorgescuoficial

Qualifié de « prorusse » par un grand nombre de médias, objet d’une procédure pénale pour avoir notamment qualifié de « héros » deux membres du Mouvement Légionnaire, parti fasciste créé dans l’Entre-deux-guerres, le candidat à la présidence fait souffler un vent de panique chez les défenseurs de l’OTAN et de l’Ukraine. L'Ukraine partage une frontière de 650 kilomètres avec la Roumanie, dont le rôle est souvent qualifié de « vital ». En effet, 5000 soldats de l’OTAN sont accueillis au sein de ses frontières et les céréales ukrainiennes exportées massivement vers l'Europe transitent par le territoire roumain depuis le début de la guerre. L’actuel gouvernement, qui affiche un soutien inconditionnel à l’Ukraine, voit donc sa position fragilisée par ce candidat bien parti pour emporter l’élection présidentielle. Et qui a clairement annoncé son intention de cesser toute aide à sa voisine.

Calin Georgescu a, par ailleurs, reçu les soutiens de différentes personnalités politiques françaises eurosceptiques, comme François Asselineau ou Florian Philippot. Ce dernier a salué sur X la « magnifique claque pour l’UE, pour l’OTAN et les faucons » que constituent les scores du candidat à la présidence de la Roumanie.

 Pas de quoi rassurer la gauche française traumatisée par la poussée du RN et l'élection de Trump.

 

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