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samedi 17 août 2024

Macron aux 80 ans du débarquement en Provence : une récupération politique


© ECPAD © ECPAD

 

C’est plus fort que lui. En déplacement dans le Var a l’occasion des 80 ans du Débarquement des alliés en Provence, Emmanuel Macron n'a pas pu s’empêcher d’y prononcer un discours très politique, riche d’allusions à ses marottes idéologiques. 

Il en a donc profité pour vanter les beautés de la France plurielle et multi-ethnique, et pour en remettre une couche sur la dette qu’aurait notre pays envers ses anciennes colonies. « C’était l’armée la plus bigarrée et la plus fervente », a déclaré le chef de l’État, au sujet des troupes qui ont participé au Débarquement. Un éloge qui ne pouvait que plaire aux franges racialistes de la gauche. Ravi, Libération a ainsi félicité le président d’avoir rappelé « à l’extrême droite que la France avait été libérée en 1944 par des soldats africains ».


 

Notre pays aurait été sauvé des mains de l’occupant nazi par des combattants africains ? On finirait par le croire, tant les hommages qui leur sont rendus ces dernières années semblent se multiplier.

Une réécriture historique

Cette folle propagande avait connu un pic en 2006 avec la sortie du film Indigènes. L’acteur vedette, Jamel Debbouze, se répandait alors dans les médias pour en développer l'argument : « C’est l’histoire de tirailleurs qui se sont battus pour la mère patrie mais qui, le jour de la victoire, n’ont pas eu le droit de défiler sur les Champs-Élysées parce qu’ils étaient arabes ou noirs ». C’est parfaitement faux. Les troupes coloniales ont défilé sur les Champs-Élysées avec le reste de l’armée française le 11 novembre 1944, le 8 mai 1945 et le 14 juillet 1945, mais l’occasion de se poser en victimes et faire pleurer dans les cités HLM était trop belle.



Il faut dire qu'un an plus tôt, en 2005, des émeutes avaient mis les banlieues françaises à feu et à sac, faisant trembler un pouvoir qui découvrait, effaré, l’échec cuisant de la France « black-blanc-beur » qu’il avait applaudie quelques années plus tôt.

Il ne fallait donc pas lésiner sur les moyens - ni se soucier de l’exactitude historique - pour faire passer les pères et grands-pères des « enfants de l’immigration » pour des héros qui avaient libéré la France. Tant pis si ces Africains n’avaient en réalité été ni seuls, ni décisifs. Tant pis si les pieds-noirs (français !) avaient été au moins aussi nombreux dans l’armée d’Afrique que leurs frères d’armes maghrébins et africains. L’histoire officielle ne devait retenir que le sacrifice des combattants non-blancs.

Une récupération immigrationniste

Le discours prononcé par Emmanuel Macron à Saint-Raphaël le 15 août comporte cette autre phrase problématique : « Tous ceux qui se reconnaissent comme Français ont vocation à être ensemble ». Qu’entend-il par là ? Que tous ceux qui se sentent Français ont le droit de vivre en France ? Que tous ceux qui partagent les très vaporeuses « valeurs de la République » méritent de recevoir un titre de séjour ? Pardon de ne pas partager cette conception de la nationalité. De la même manière qu’il ne suffit pas de s’identifier comme femme pour être une femme, il ne suffit pas de « se reconnaître comme Français » pour le devenir. Être Français, c’est d’abord appartenir à un peuple, être l’héritier d’une longue lignée, s’inscrire dans une continuité.

À défaut d’être un Français « de souche », on peut certes être un Français « de branche », c’est à dire un enfant adopté par la famille France à la suite d’un long et ardu processus d’assimilation. Mais, ce procédé a été copieusement calomnié par la gauche avant d’être totalement abandonné devant l’impossibilité d’acculturer des populations si nombreuses et venant de civilisations si éloignées, voire opposées à la nôtre. Il n’est d’ailleurs même plus question d’ « assimilation », ni même d'« intégration » mais d’ « inclusion » des immigrés. C’est aux Français de s’adapter et de se sacrifier afin d’accueillir au mieux « celles et ceux » qui ont le désir de vivre chez eux...

L’administration a donc décerné la nationalité française à tour de bras et distribué des papiers d’identité comme des cadeaux Bonux, mais ce n’est toujours pas assez. Encore trop excluante, la citoyenneté doit être bradée, mise en libre accès et offerte à ceux qui « se reconnaissent comme Français », selon Macron. Autant dire que les flux entrants ne sont pas prêts de se tarir. Nos élites fêtent la libération du territoire... mais organisent son invasion.

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