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jeudi 8 août 2024

Southport : le Premier ministre prêt à emprisonner un peuple en colère


Capture d’écran © Sky News Capture d’écran © Sky News

 

Les citoyens britanniques qui manifestent leur colère après le poignardage à mort de trois fillettes - souvenons-nous d’elles : Bebe King (6 ans), Elsie Dot Stancombe (7 ans), Alice Dasilva Aguiar (9 ans) - concentrent sur eux et la diabolisation médiatique et la répression policière.

 

 Une répression incomplète si elle n’aboutissait à la case prison. Ça tombe bien : un vaste programme de libérations de prisonniers est prévu. Les citoyens mécontents auront droit à des cellules !

Six cents places disponibles

L’annonce a été faite le 12 juillet par le Lord Chancelier [secrétaire d'État à la Justice, NDLR] du nouveau gouvernement, Shabana Mahmood : pour désamorcer la « bombe à retardement » des prisons, à savoir leur surpopulation, un certain nombre de peines seront réduites de 40 %, voire de moitié. En sont exclues les condamnations les plus graves (pour délits violents graves avec peines de quatre ans ou plus, délits sexuels, violences familiales).

Les premières libérations devaient intervenir en septembre. Mais près de 400 manifestants ayant été interpellés dans différentes villes du pays, le gouvernement accélère le processus. 600 places sont d’ores et déjà réservées à ces mauvais citoyens. De très mauvais citoyens, même : on va rouvrir pour eux, précise le Guardian, le HMP Cookham Wood, ancien établissement pour jeunes délinquants dans le Kent, « fermé en mars après avoir été qualifié d’"inhumain" » par l’Inspection des prisons de Sa Majesté. Et la question de la surpopulation carcérale ? Elle devient subitement secondaire…

Keir Starmer droit dans ses bottes

Il faut dire que le gouvernement de Keir Starmer a la pression : il est accusé de « laxisme ». Oh, pas parce que trois fillettes ont été poignardées dans une école de danse par un ado d’origine rwandaise, non. Mais parce que des gens manifestent, qui voudraient que ce genre d’« incident » ne se reproduise pas. On peut compter sur Keir Starmer pour faire le boulot. Le 5 août, il a fait montre de fermeté, déclarant : « La police mènera des arrestations. […] Les condamnations suivront. Je vous le promets : vous regretterez de prendre part à ces désordres, directement ou en jetant de l’huile sur le feu sur les réseaux sociaux. »

Un discours qui contraste grandement avec celui qu’il tenait lors des manifestations Black Lives Matter. Au moment des obsèques de George Floyd, il avait posté sur Facebook sa photo genou à terre, légendée ainsi : « Nous nous agenouillons avec tous ceux qui s'opposent au racisme anti-Noirs. »

Une « guerre civile inévitable » ?

Keir Starmer s’est offusqué qu’Elon Musk parle, au vu des événements, d’une « guerre civile inévitable ». Avec le franc-parler qui est le sien, Musk aurait pu, tout aussi bien, parler de guerre ethnico-religieuse ou de guerre de civilisation. Que disent l’attaque de Southport, les manifestations qui s’ensuivent et leur répression ? Trois fillettes blanches tuées par un Rwandais. Des Blancs qui n’ont pas le droit de les pleurer. Des Blancs poursuivis dans les rues par des milices mahométanes à qui Starmer ne fait aucun reproche. Il a plutôt déclaré qu’il ne tolérerait aucune attaque contre les mosquées ou les musulmans. Elon Musk de lui rétorquer : « Ne devriez-vous pas vous inquiéter des attaques contre toutes les communautés ? » La question qui se pose après Southport est : la vie des Blancs compte-t-elle pour du beurre ? La réponse nous concerne tous.

 


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