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mardi 9 juillet 2024

Les élections législatives et la brillante opération de Macron


Elections législatives 2024 
 
Elections législatives 2024 
 
par 9 juillet 2024 


Les élections législatives terminées, il est temps de faire le bilan. Et si Macron était le grand vainqueur de cette dissolution que, l’on sait maintenant, avait été préparée en amont des Européennes ? 
 
Si cela lui a permis de réinitialiser la majorité et de préparer la succession ?

Les journaux européens de sensibilité identitaire, patriote, dissertent sur les élections législatives françaises. Comment cette dissolution surprise, -mais pas pour tous-, et ces élections sont-elles perçues ? L’analyse étrangère apporte un éclairage intéressant sur ce qui s’apparente à une victoire d’Emmanuel Macron, à une brillante opération politique.


Le « roi Macron » et la succession

Pour le quotidien identitaire italien Il Primato nazionale, sous la plume de Gabriele Adinolfi, Macron « a rétabli sa majorité et s’apprête à construire sa succession à la fin de son mandat. Il a créé encore un autre chef-d’œuvre machiavélique en utilisant Marine comme toujours comme tabouret. Il l’a fait en connaissance de cause car il n’avait aucune raison de dissoudre le Parlement après des élections européennes qui ont respecté les sondages connus depuis un an, avec l’écart d’un point et demi de plus pour les marconiens après leurs positions fortes sur l’Ukraine ».

Adinolfi continue en suggérant que « Macron a désormais toutes les voies possibles devant lui. Du gouvernement minoritaire habituel mais avec pouvoirs présidentiels, à l’alliance centre-gauche, jusqu’au gouvernement d’accords larges ou celui de la droite macronienne (Edouard Philippe) plus les Républicains et avec l’abstention du Rassemblement Nationale. Quant à la gauche qui aurait gagné de peu, il faut considérer qu’il s’agit d’une coalition de coalitions dans laquelle les modérés prédominent et qui, comme les Républicains de droite, gouvernent avec les centristes dans diverses administrations. Par ailleurs, au moins deux personnalités sur trois (Gluksmann et Hollande) sont effectivement issues du camp présidentiel. Il ne peut être question de surprise. »


La dédiabolisation du RN en procès

Quels autres éléments peuvent cette victoire de Macron ? Gabriel Adinolfi a des mots durs envers la « dédiabolisation » du RN entreprise par les cadres, qui lui fait perdre son identité et peut expliquer son échec :

« L’obsession de l’acceptation est devenue grotesque. Comme si c’était vraiment là une incitation à voter pour, alors que la plupart des électeurs ne savent même pas quelles sont les positions prises. Regardons les exemples les plus frappants. Il ne suffisait pas de voter majoritairement en faveur de l’avortement dans la Constitution pour éviter d’être accusé de nier les droits des femmes. Le règne des gays et des gay-friendly autour de Marine n’a pas suffi pour que la dernière gay Pride ne soit pas plus fréquentée que jamais par crainte que les droits des homosexuels ne soient retirés. Il ne suffisait pas de défiler lors des manifestations contre l’antisémitisme escortées par le Betar (l’association paramilitaire juive), de se déclarer inconditionnellement aux côtés d’Israël, de remettre une récompense aux Karlsfled, chasseurs de nazis, et de recevoir leur soutien, pour ne pas être communément considéré comme antisémite. Il ne servait à rien de précéder Darmanin en demandant la dissolution du Groupe universitaire GUD pour ne pas être pris pour des fascistes. »


Pour gagner le RN doit assumer à nouveau une identité

« S’ils avaient lu Mitterrand, je ne dirai pas Jean-Marie, ils auraient su que tout cela est contre-productif en France. Et peut-être qu’au lieu de lutter pour prouver ce qu’ils ne sont pas, ils auraient essayé d’être quelque chose. Il leur faut désormais adopter rapidement une logique réformiste et assumer une identité. Parce que la seule qu’ils ont pour l’instant, c’est par défaut, c’est de ne pas être au gouvernement.

« Peuvent-ils se transformer, si nécessaire, en radicaux et en réformistes ? Ce serait un retour à Jean-Marie, mais sans lui. Possible ? Je ne sais pas, mais Nemesis est impitoyable et a présenté le compte hier. »

Francesca de Villasmundo

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