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samedi 20 avril 2024

Connus de la justice, père en prison, biberonnés au rap, désœuvrés, QI limités : qui sont les meurtiers présumés de Philippe à Grande-Synthe

 

"John", 14 ans, et "Ruben", 15 ans, sont suspectés d’avoir frappé à mort Philippe dans la nuit du 15 au 16 avril sur un parking à Grande-Synthe (Nord).

 Le premier était déjà connu de la justice pour des violences, le second pour vol en réunion et dégradations. Dans une vidéo glaçante filmée par une femme juste après l’agression, la victime âgée de 22 ans gît au sol en caleçon et inconsciente. Son visage, recouvert de sang, est déformé par les coups.

Des mineurs «désœuvrés»

Originaires de Grande-Synthe et Dunkerque, John et Ruben apparaissent presque systématiquement le visage flouté ou dissimulé dans leurs publications sur TikTok. Adeptes des survêtements de foot, les adolescents se qualifient de «pirates». Le duo semble biberonné aux chansons de rappeurs (Werenoi, MIG, Moha La Squale, PNL, ZKR ou encore Niaks). Dans ces sons accompagnant presque toutes leurs photos et vidéos, il est question de trafics de drogue, d’argent, d’armes, de prison, de bagarres, de la hess (la «galère», NDLR) ou encore «des putes». L’argent «facile» semble obséder les deux adolescents, comme en témoignent leurs photos exhibant des liasses de billets.

Une source proche du dossier dépeint des mineurs «désœuvrés» au quotient intellectuel limité. Dans une publication postée début janvier par John, la question suivante s’affiche : «ça va les cours ?». Sa réponse apparaît dans un second temps tandis que l’on voit ses baskets posés sur le siège d’un bus : «Chp j’men blc (je ne sais pas, je m’en bats les c, NDLR). La parution est accompagnée du hashtag «déscolarisé». Quelques semaines plus tard, il poste une vidéo mettant en opposition le travail et les bénéfices liés au trafic de drogue.

Depuis sa chambre d’ado, où un drapeau portugais trône au-dessus de son lit, John poste aussi des publications dégradantes envers les femmes. Dans l’une d’elles, on l’entend hurler des insanités – «grosse p***» -, envers son ancienne petite amie. Dans une autre, il écrit : «Beau mais pas assez pour qu’elle me larsa (pratiquer une fellation, NDLR) toute la nuit».

Les deux mineurs semblent totalement livrés à eux-mêmes au quotidien. Une source proche du dossier évoque une situation familiale «complexe». Après l’agression de Philippe, le père de Ruben avait posté un message sur les réseaux sociaux : «Bjr j’ai mon fils qui ya disparus depuis 48 si vous voyer possiblende tenir aucourant les forces de l’ordre svp ya 15 ans (sic)». Cet homme a apposé des «j’aime» sur les pages Facebook de plusieurs centres pénitentiaires. Il serait aujourd’hui incarcéré. Dans une récente vidéo assortie d’un smiley «triste», Ruben déplore d’ailleurs «l’absence de [son] père».

(…) *La loi interdit aux journalistes de donner les prénoms des mineurs mis en cause, les prénoms ont été modifiés.

Le Figaro

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