Suite à l’assassinat de Thomas à Crépol, la circonstance aggravante que constitue le racisme de cette attaque n’a pas été retenue.
Malgré les neuf témoins ayant entendu « des propos hostiles aux Blancs », le parquet de Valence a décidé de ne pas retenir ce motif.
Par ailleurs, le 27 novembre, six des manifestants de Romans-sur-Isère ont été condamnés à des peines de six à dix mois de prison ferme pour avoir participé, le 25 novembre au soir, à cette manifestation liée à la mort de Thomas. Jugés en comparution immédiate au tribunal de Valence, ces jeunes hommes de 18 à 25 ans sont condamnés pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences » ou « dégradations ». Cinq d’entre eux sont aussi condamnés pour « violence » sur policier. Ils ont reçu interdiction de séjourner dans la Drôme et de détenir une arme pendant cinq ans.
Réagissant à ces troubles, maître Frédéric Pichon, désigné par l’association Résistance républicaine, s’est constitué partie civile auprès du parquet de Valence sur le fondement de l'article 132-76 du Code pénal « en visant la circonstance aggravante de racisme anti-Blanc ». L'association AGRIF a effectué la même démarche. Maître Pichon, qui engage une bataille judiciaire, répond aux questions de BV.
Raphaëlle Claisse. Pourquoi vous constituez-vous partie civile dans l’affaire de Crépol ?
Frédéric Pichon. Je n’ai pas été désigné par la famille de Thomas mais par une association, Résistance républicaine. Je suis avocat depuis 25 ans et je suis scandalisé par le traitement médiatique d’une partie de l’intelligentsia qui cherche à minimiser ces événements qualifiés de « rixe » ou de « faits divers » et à nier le caractère raciste de cette agression. Ce caractère raciste a été retenu dans un premier temps par le procureur de la République pour, finalement, être abandonné. Ce sont des raisons politiques qui ont amené le procureur à faire ce virage à 180°, mais une dizaine de témoins a confirmé cela. Nous ne sommes guère surpris.
R. C. Pour quelle raison les noms des suspects ont-ils été cachés et pourquoi le caractère raciste de l’agression n’a-t-il pas été retenu ?
F. P. Il y a une volonté systématique de taire les
noms des prévenus. Parfois même, on les francise, en remplaçant des
prénoms à consonance maghrébine par Kevin ou Jordan. Il y a une crainte
du pouvoir d’un syndrome de Dublin.
Cela les amène à minimiser ces faits et à créer des contre-feux avec les
prétendues exactions de l’ultra-droite et de l’extrême droite. Les 80
jeunes qui ont manifesté n’ont fait aucune dégradation ni aucun blessé.
R. C. Pensez-vous que d'autres réactions en France pourraient devenir violentes ?
F. P. Les actions courageuses des jeunes de 20 ans, qui sont parfaitement légitimes, sont très en dessous de ce que subissent des dizaines de milliers de Français de la part de voyous qui bénéficient d’une incroyable impunité de la police et de la Justice. Je refuse de les condamner et de hurler avec les loups.
On veut acheter la paix sociale et on a peur d’un embrasement de la situation, mais on ne fait que repousser l’échéance et mettre la poussière sous le tapis. Les réactions de ces jeunes sont saines mais, malheureusement, le système va les instrumentaliser pour faire un parallèle et allumer un contre-feu. Le risque est d’avoir une colère froide. Des jeunes gens, qui ont simplement collé des affiches à Lyon pour rendre hommage à Thomas et dénoncer le racisme anti-Blanc, sont en garde à vue pour provocation à la haine raciale. Sur le plan juridique, cela ne tient pas la route : c’est un détournement de procédure qui permet aux policiers, sous les ordres du procureur, de les retenir pendant 24 ou 48 heures et, le cas échéant, de les perquisitionner et de saisir des numéros de téléphone ou des adresses. Nous sommes dans un détournement de procédure. Ce qui se passe à l’égard des jeunes militants patriotes relève d'une incroyable répression. Il faut être très solidaire de tous ces jeunes gens courageux. Une cagnotte a été lancée par la mère d’un de ces jeunes gens qui dort en prison et qui n’a pas de casier judiciaire.
R. C. Obtenir la reconnaissance du caractère raciste de l’agression de Thomas serait une victoire pour le camp qui dénonce les dangers de l’immigration ?
F. P. Il ne faut pas instrumentaliser un événement mais rétablir la vérité. La vérité, contrairement à ce qu’a dit une sociologue du CNRS, ce n’est pas Roméo et Juliette ni une bagarre qui a mal tourné, c’est un pogrom qui a eu lieu à Crépol. Les jeunes sont venus avec des couteaux pour tuer des gens car ils étaient blancs. Il faut restituer les faits et leur exacte qualification.
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