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dimanche 9 octobre 2022

Relations franco-italiennes : après celle d’Élisabeth Borne, la gaffe de Laurence Boone



8 octobre 2022

Diaboliser les défenseurs de la souveraineté de la France, qui refusent que l'Europe lui marche sur les pieds, ce n'est déjà pas faire preuve d'une grande finesse d'esprit ; mais diaboliser un pays européen avec lequel la France a toujours entretenu de bonnes relations, c'est, à coup sûr, une manifestation d'immaturité politique. 

C'est pourtant ce qu'a fait Laurence Boone, ministre chargé des Affaires européennes dans le gouvernement d'Élisabeth Borne.

Cette ancienne conseillère économique de François Hollande, qui avait succédé à Macron en 2014, n'a rien trouvé de mieux que de déclarer, dans le quotidien italien La Repubblica : « nous serons très vigilants sur le respect des valeurs et des règles de l’État de droit », ajoutant que « l’Union européenne a déjà démontré sa vigilance à l’égard d’autres pays, comme la Hongrie et la Pologne ». Voilà une bonne entrée en matière pour travailler avec Giorgia Meloni, qui devrait diriger le prochain gouvernement italien !

Giorgia Meloni, qui a du caractère, a souligné l'incongruité de cette déclaration, dénonçant sur Facebook « une menace inacceptable d’ingérence contre un État souverain membre de l’Union européenne », une « gaffe » de plus. Élisabeth Borne, au lendemain de la victoire de l'union des droites en Italie, avait prévenu que la France serait « attentive » au « respect » des droits humains et du droit des femmes à avorter. Avait-elle lu le programme électoral du parti Fratelli d'Italia, qui souhaite simplement mettre en œuvre des mesures financières et sociales pour permettre aux femmes qui le souhaitent de garder leur enfant, dans l'objectif de redresser la courbe de la natalité ?

Passe encore qu'une Sandrine Rousseau, devant le résultat des élections italiennes, plagie Serge Reggiani, en écrivant sur Twitter : « Les loups sont entrés en Italie. Cessez de rire charmante Elvire, les loups sont entrés en Italie. » L'extrême gauche ne fait habituellement pas dans la dentelle et n'a jamais brillé par sa mesure. Mais on pourrait attendre mieux de ministres de la France, et, surtout, qu'ils ne se complaisent pas dans des jugements sommaires et caricaturaux. Élisabeth Borne et Laurence Boone ne sont malheureusement pas les seules au gouvernement à tomber dans ce travers, comme si le pouvoir abêtissait ses détenteurs.



Sans doute dans l'entourage du chef de l'État, qui préfère apparemment la servilité à l'indépendance, les personnalités fortes sont-elles l'exception. Ainsi peut-il jouer plus facilement le rôle du sage au-dessus de la mêlée. Ce même vendredi, dans une conférence de presse à Prague, répondant à une journaliste italienne, après avoir évoqué son bonheur quotidien d'avoir collaboré « avec [son] ami Mario Draghi », il a assuré : « nous prenons les dirigeants que les peuples de chaque pays nous donnent, et notre devoir c’est, autour de la table, de faire avancer l’Europe, de manière la plus juste, la plus efficace […] en veillant à respecter tous nos principes, tous nos objectifs, toute notre ambition. »

On en tirera la conclusion que Macron, comme ces enfants qui sont plus sages chez les autres que chez eux, se tient généralement mieux à l'étranger qu'en France et que l'Europe lui tient plus à cœur que son propre pays. Serait-il donc, comme l'a décrit Éric Zemmour, « un adolescent qui se cherche » ? C'est, en tout cas, un homme capricieux et narcissique, qui veut toujours avoir le dernier mot, dût-il se contredire ou contredire ses propres ministres. Il aime à s'entourer de ministres dociles, qui ne lui font pas d'ombre, pour pouvoir se croire le centre de l'univers… jusqu'à la chute inévitable !

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