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mardi 5 avril 2022

« Selon Leclerc, finalement il faut acheter du PQ !! » L’édito de Charles SANNAT



 

 par | 5 Avr 2022 |

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Parfois, il y a un « bug » dans la matrice, un voile qui se déchire dans le système et un coin de la vérité se retrouve rendu public sur une chaîne de grande écoute à savoir BFM.

C’est Michel-Edouard Leclerc qui révèle au monde entier des endormis que non, l’inflation c’est pas la faute à Poutine même si nous savons tous que c’est un super-méchant alors que, nous, nous sommes les mégas-gentils.

Leclerc explique donc très justement d’ailleurs, que l’inflation que nous avons actuellement est une inflation qui est antérieure au conflit ukrainien et trouve son origine dans les interruptions de production et les difficultés de fabrication liées à la pandémie, sans oublier que nous sommes déjà à l’os, et qu’en réalité, le monde ne peut pas produire suffisamment pour quand il y a de la croissance.

Je m’explique. Pendant le Covid et les confinements nous n’avons rien fait ou pas grand-chose à part des gâteaux en famille et prendre des kilos et des anti-dépresseurs, puisque nous n’avions le droit de ne rien faire. A la levée des confinements beaucoup ont voulu rattraper le temps perdu. Dans le monde entier. Après -10 % sur notre PIB nous avons eu un +9 % de croissance. Et à +9 % de croissance l’appareil productif mondial n’est en aucun cas capable de fournir les quantités souhaitées à temps. Le problème ne se limite pas à la production mais aussi aux matières premières et aux quantités d’énergie qui ne sont pas « extensibles » à l’infini. Résultat ? Des pénuries. Quand il n’y a pas de tout en assez grande quantité pour tout le monde, l’ajustement se fait par le prix. Ceux qui peuvent payer en ont. Ceux qui ne peuvent pas payer s’en passent. Voilà d’où vient l’essentiel de l’inflation actuelle.



Comme le dit Michel-Edouard Leclerc, nous aurons une seconde vague d’inflation qui sera, elle, liée directement à la guerre en Ukraine. Nous l’avons d’ailleurs déjà, notamment dans le BTP ou dans l’agriculture avec l’explosion des coûts de l’acier dans le bâtiment ou des engrais pour nos amis paysans puisque tout cela vient d’Ukraine. Mais au niveau du consommateur final, cela ne se voit pas et encore moins dans les supermarchés. Pas encore, mais cela viendra.

Voilà pour la minute de vérité.

Pour le reste Michel-Edouard Leclerc nous sert le discours officiel le plus lénifiant qu’il soit en « diabolisant » comme à chaque fois ceux qui font du stock et créent donc la pénurie !



« Aujourd’hui en France il n’y a pas de pénurie. L’huile de tournesol actuellement elle a été fabriquée avec le tournesol de la saison passée et donc pour le moment nous avons des stocks jusqu’au mois de juin. On a des commandes pour cet été. Ça ne dit pas si les fournisseurs vont trouver des emballages des cartons, parce que là il y a des pénuries. Mais je n’anticipe pas de pénurie importante »

Si faire du stock crée la pénurie alors c’est qu’il y a une pénurie !

L’argument officiel repris par Leclerc est l’un des plus stupides qui soit intellectuellement.

En effet, si faire des stocks crée la pénurie, c’est que nous sommes face à une pénurie, sinon, la « pénurie » n’en est pas une, c’est juste un retard de réassort ou une question de réapprovisionnement et cela se règle en quelques jours.

Lorsque Leclerc explique qu’il a de l’huile jusqu’en juin et qu’il ne faut pas stocker, il explique en réalité qu’il y a bien une pénurie après avoir affirmé qu’il n’y avait pas de problème de pénurie !!

Il n’y a pas de pénurie d’huile, mais il n’y aura peut-être pas de bouteille pour vous mettre l’huile… en réalité, nous avons un problème d’huile, de bouteilles, de carton, de transport… autant vous dire que l’huile va devenir rare, mais soyons optimiste, c’est bon pour le cholestérol des masses laborieuses dont je fais partie !!!!

Enfin, si toute la population reprenait l’habitude non pas de surstocker mais d’avoir des stocks de prudence, nous serions collectivement beaucoup plus résilients. Bien évidemment on stocke quand tout va bien en prévision des moments, inévitables, ou tout ira mal. N’importe quel agriculteur sait qu’il y a de bonnes et de mauvaises années, de bonnes et de mauvaises récoltes. Remplir les « greniers » est une constante historique, c’est la prévoyance minimale que nous avons complètement oublié. En France, il n’y a plus de stock car le stock coûte cher… Alors quand la bise vient, nous voici fort démunis.



Je ne résiste pas à partager ce passage truculent.

Nous avons un journaliste de la start-up Nation qui doit penser qu’un poisson c’est un rectangle pané et qui rentrera chez lui en trottinette électrique pour avaler sa salade bio au quinoa et boulgour sans gluten, qui se demande encore pourquoi les gueux ont stocké du papier toilette pendant les confinements… et Michel-Edouard Leclerc, pris par surprise de répondre qu’il ne sait pas pourquoi les gens ont fait ça mais qu’il sait que par contre, le prix du PQ, lui va flamber.

Bien évidemment, il ne faut pas stocker les amis. Il faut attendre patiemment soit les pénuries, soit les hausses de prix.

Ou alors, vous cessez d’écouter les conseils crétins de nos dirigeants et autres mamamouchis, vous vous faites confiance, vous agissez avec bon sens, et quand on annonce de grosses pénuries ou des grandes hausses de prix, mieux vaut avoir 5 paquets de PQ d’avance que trop d’argent sur votre livret A qui, je le rappelle, vous rapporte 1 % alors que l’inflation selon l’ICPH européen est de 7.5 % en Europe actuellement.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

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