Le Président Macron pensait « enjamber » l’élection présidentielle et mépriser la campagne de ses concurrents qui osent – crime de lèse-majesté - se présenter contre sa seigneurie jupitérienne…
Il est vrai que la guerre en Ukraine a accaparé à un point extrême l’attention des Français que Vladimir Poutine, interlocuteur permanent de l’Élysée, est apparu comme un soutien institutionnel à la candidature d’Emmanuel Macron, donnant ainsi à ce dialogue diplomatique une crédibilité de pérennité…
Mais vouloir ignorer la réalité et les enjeux d’une campagne électorale en laissant entendre que « moi Président, je traite le dossier de la guerre et j’y suis à temps plein » est un risque important à la merci d’événements imprévisibles qui peuvent faire dérailler le discours imposé du « moi Président ». Ce qui était imprévisible arriva :
- L’agression d’Yvan Colonna en prison par un prisonnier islamiste, puis sa mort après plusieurs jours de coma, suivie du voyage du ministre de l’Intérieur en Corse qui, sur ordre d’Emmanuel Macron, promet l’autonomie à la Corse. Une annonce qui apparaît comme une manœuvre électorale, tout faire pour aller grappiller des voix même s’il faut en passer par une quasi-remise en cause de l’unité de la République en entrant dans le jeu des nationalistes corses. De nombreux Français ont été choqués par cette manœuvre électoraliste, véritable insulte à l’Histoire de la France.
- L’affaire McKinsey : le rapport du Sénat d'Arnaud Bazin et d’Éliane Assassi qui dénoncent justement l’influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques et qui ne payent pas d’impôts en France. Ce rapport est une critique sans appel d’Emmanuel Macron, il ne s’agit pas d’une simple question d’achat d’études plus ou moins fiables, c’est la volonté de gérer la France à l’encan des marchés qui sont sans foi ni loi, en dehors du fric, c’est le credo inné d’Emmanuel Macron qu’il a mis en œuvre sans état d’âme dans l’affaire Alstom.
- L'affaire Alstom : le parquet financier, bien que saisi par mon collègue député Olivier Marleix en application de l’article 40 du Code de procédure pénale d’une plainte pour pacte de corruption, semble aller très prudemment dans ce dossier… Olivier Marleix a constaté, lors de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, que les bénéficiaires de la vente d’Alstom sont aussi des financeurs de la campagne d’Emmanuel Macron en 2017.
- Enfin, on ne peut pas passer sous silence l’échec de la seule grande réunion politique d’Emmanuel Macron dans la salle de Paris La Défense Arena. Les médias publics ont clamé qu’il y avait 30.000 personnes et présenté cette réunion comme un très grand succès. C’est là une très belle manipulation télévisuelle car les caméras officielles se sont bien gardées de cadrer les gradins vides, totalement vides. Contrairement à ce que les soutiens LREM estimaient, il y a encore peu de jours, leur candidat est descendu de son Olympe, sa cote dans les sondages diminue désormais régulièrement, il doit affronter les critiques. Pas à pas, Jupiter perd de son aura et de sa morgue, il prend visiblement le chemin de la roche Tarpéienne. À une semaine du 1er tour des élections présidentielles, rien n’est joué et c’est fort heureux !
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