Les marxistes avaient un concept-clé : l’aliénation.
Être aliéné c’est devenir autre que soi-même, c’est être dépossédé de soi, c’est à la fois être privé de son identité et de sa liberté, comme le prolétaire volé de son travail par le profit du capitaliste, soumis à l’idéologie de la classe dominante et, par là même, rendu étranger à sa classe.
Évidemment, cette conception n’a guère résisté à l’Histoire. Mais l’idée demeure pertinente : si on admet qu’un individu possède une identité non seulement personnelle, mais aussi collective par son éducation, son sentiment d’appartenance, la connaissance de l’histoire de sa communauté nationale ou autre, sa langue, ses modèles culturels de comportements et, finalement, la conscience de ses intérêts et de ceux de son groupe, lorsqu’il perd cette identité, il est aliéné.
La mondialisation n’a pas réalisé l’unité du monde : la Chine à peine intégrée est devenue un ogre dont l’appétit risque de contrarier les concepteurs du village planétaire ; la Russie offre depuis l’arrivée de Poutine une résistance méritoire à la normalisation mondialiste ; le monde musulman use de deux armes pour s’affirmer, la puissance énergétique et financière qui l’intègre et le dynamisme démographique. On voit bien que la « mondialisation » est avant tout un phénomène occidental, même lorsqu’il affaiblit l’Occident au profit d’autres ensembles civilisationnels. La première mondialisation correspondait à la colonisation essentiellement britannique. Celle que l’on vit actuellement est souvent une colonisation déguisée, américaine d’abord, et qui devient en partie chinoise.
Dans ce monde en évolution, il y a des gagnants et des perdants, et les seconds sont les aliénés d’un devenir qu’ils subissent et qui les prive de leur autonomie, de leur identité, de leurs défenses immunitaires contre la dépossession de soi. Faut-il être complotiste pour admettre que la France est, parmi ces perdants, une victime exemplaire ? Beaucoup de Français étaient prêts à se glorifier du succès de « leur » équipe de football et on dû rentrer leurs drapeaux. Mais que penser de ces projecteurs braqués sur des événements insignifiants pour notre pays vécus par une équipe qui est une page de publicité en faveur de l’immigration ?
On voudrait détourner l’attention des vraies questions qu’on ne s’y prendrait pas autrement. La peur obsessionnelle du virus, qu’on prolonge à souhait au-delà du raisonnable grâce aux variants, a transformé notre nation en un troupeau de moutons à la fois soumis et pratiquant le chacun pour soi. Les élections ont été contournées par une majorité de Français désintéressés de la vie nationale. Cette panique organisée a fait suite à la terreur apocalyptique du réchauffement climatique auquel notre « petit » pays, mais nucléaire, ne peut pas grand-chose, si tant est qu’il existe. En fait, tout se passe comme si l’on cherchait à dissoudre la conscience collective des Français, à leur faire perdre de vue de vue leurs véritables intérêts, bref, à les aliéner.Car, pendant ce temps, la France devient de moins en moins maîtresse d’elle-même, perd son indépendance, sa souveraineté, c’est-à-dire la capacité de défendre ses citoyens. Cette aliénation prend trois formes : d’abord démographique, avec une immigration déraisonnable associée à une politique à la fois globalement destructrice de la famille et du culte de la vie, et offrant paradoxalement une politique familiale généreuse, sans préférence nationale, aux immigrés ; économique, ensuite, avec l’effondrement de notre industrie et le transfert de nombreuses activités économiques à l’étranger ou sous contrôle de l’étranger, comme l’ont montré Laurent Izard dans La France vendue à la découpe ou Olivier Marleix dans Les Liquidateurs ; culturelle, enfin, avec l’invasion linguistique de l’anglais, l’injection de modes idéologiques américaines et la déconstruction de l’histoire nationale, le ciment de notre conscience en tant que peuple. La passivité, voire la complicité de nos dirigeants face à ce processus, qu’on peut interpréter comme une colonisation à bas bruit, doit permettre l’interrogation : sont-ils idiots ? Sont-ils privés de leurs pouvoirs, liés par des intérêts contradictoires, entravés par la multiplication des « machins » supranationaux, comme les instances de l’Union européenne, ou les autorités judiciaires ou administratives qu’on s’est plu à créer ? Sont-ils carrément complices d’une idéologie cosmopolite et économiciste qui considère les nations comme des vestiges du passé ? La question reste posée !
Un autre éclairage: le nudge et les sondages d'opinion
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