Le Figaro a mené l’enquête auprès des correcteurs du brevet, dont les résultats viennent de tomber dans toutes les académies.
Et là aussi, les témoignages affluent sur les consignes systématiques de bienveillance données par le ministère aux correcteurs dans toutes les disciplines.
Même unanimité pour constater un réel effondrement du niveau : des rédactions de quelques lignes indigentes, une méconnaissance quasi totale des deux rares questions de grammaire (attribut du sujet ? Relative ? Connais pas…), des dictées qui décrochent obstinément le 0/10…
Certains collègues ont dénoncé cette bienveillance aveugle : « Alors la dictée, si c’est mauvais mais que vous sentez que l’élève maîtrise globalement assez bien les accords, vous pouvez rajouter 2 ou 3 points », a-t-on demandé aux professeurs de français d’un centre de correction normand, comme le rapporte Le Figaro. Consignes écrites redoublées par les consignes des réunions d’harmonisation : la bienveillance à tous les étages.
Pour ma part, je ne sais pas si c’est l’âge mais, les connaissant par avance, ces consignes, je ne les lis plus. J’écoute poliment, et puis je fais mon travail, en conscience. Et je savoure ma résistance, assez active finalement. Oui, toutes mes dictées ont eu 0/10. Elles le méritaient. La moitié des élèves écrivent « oxydent »…
Pour le bac, ce fameux nouveau bac Blanquer dont le clou était ce tant attendu « grand oral », l’indigence a été reine : des candidats ont décroché des 16, 18, 20 avec des exposés désolants, sans connaissances. Il fallait vraiment s’entêter pour ne pas avoir la moyenne. Donc, 100 % ou presque. Évidemment, les premiers lésés sont les vrais bons élèves, noyés, jusque dans Parcoursup, au milieu de toutes ces réputations usurpées. Éric Zemmour, dénonçant cette discrimination positive, parlait d’un retour à l’Ancien Régime, aux privilèges de la naissance.
À l’Université, la confusion est aussi totale : des examens dits « asynchrones » vous permettant de travailler (vous ou votre collaborateur) votre devoir pendant quinze jours avant de le renvoyer ! Des réussites fulgurantes et inattendues dans certaines licences.
Oui, tous ces phénomènes (effondrement du niveau, effacement des repères et des réalités, mensonges et amertumes) sont bien les signes d’une société en fin de cycle.
Alors, à quand, la révolution ? S’il ne faut peut-être pas compter sur les professeurs pour la faire (le fatalisme semble leur ôter toute réactivité), on ne peut exclure une poussée de fièvre, sur le mode du mouvement des « stylos rouges » ou du « pas-de-vague ». D’autant plus que certaines autorités vaccinales auraient l’idée d’étendre l’obligation à d’autres groupes que les soignants, comme les enseignants.
Et le ministre Blanquer n’a pas rejeté cette hypothèse, sur LCI, tout en précisant : « Ce n’est pas à l’ordre du jour […] l’immense majorité des professeurs se fait vacciner. Au moins 70, je pense qu’on est maintenant à 75 %, des professeurs ont eu une primo-vaccination. » Libération a voulu vérifier les chiffres du ministre : « Ces chiffres, “non exhaustifs”, sont issus “de remontées en interne des académies”, nous indique-t-on. Avant de préciser que “le taux de primo-vaccinés était de 70 % il y a dix jours et atteint désormais 75 %”. Aucun chiffre, par ailleurs, pour le taux d’enseignants complètement vaccinés. » Ce qui est certain, c’est que même chez ces bons élèves que sont les enseignants, il subsiste une grosse poche de résistance à la vaccination, comme j’ai pu le constater ces dernières semaines quand les langues se délient.
Mais, pour le moment, le mammouth applique sans broncher toutes les consignes gouvernementales.
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