OPINION. Observatrice attentive de la vie politique française, la philosophe Anne-Sophie Chazaud a réagi au discours présidentiel d’hier soir instaurant un couvre-feu dans certaines régions de France. Une tribune forte que nous avons tenu à relayer.
Nous y voilà. Tout doucement, nous y sommes venus.
Il paraît qu’il ne faut
pas parler de dictature sanitaire sous peine d’être assimilé à certains
complotistes bas du front dont les grandes entreprises du numérique,
épaulant désormais officiellement les gouvernants dans leur besogne, ont
décidé de débarrasser l’Univers en faveur d’une Vérité officielle
produite dans quelque laboratoire secret inconnu du vulgaire,
inaccessible au citoyen lambda et soumise au régime exclusif d’une
expertocratie douteuse.
Et effectivement, il est probablement illusoire de penser à une forme de
volonté concertée, préméditée, dans l’exercice mondial de soumission
des populations auquel nous assistons.
Car l’exercice est mondial, véritable laboratoire d’une gouvernance des
peuples échappant, sous prétexte sanitaire, à toute forme de démocratie
et de souveraineté. « C’est partout pareil », nous objecte-t-on, comme
un encouragement sournois à la résignation. Et précisément, le tour de
force ne subjugue que parce que son ampleur est mondiale.
On parle de « guerre », on parle de « couvre-feu », la sémantique
martiale sert à justifier l’injustifiable, c’est-à-dire la
non-consultation des populations et de leurs représentations nationales
pour prendre désormais, sans la moindre vergogne, des mesures
profondément attentatoires à leurs libertés publiques (mais aussi, à
présent, privées) fondamentales.
Or, si guerre il y a, il s’agit avant tout d’une guerre contre la démocratie et contre les peuples souverains eux-mêmes.
Les individus sont réduits officiellement à n’avoir plus que le droit de travailler, réduits au statut clair de masse salariée/chair à canon. Le virus, pendant ce temps, malin, ne se réveillant qu’après 21h, ne circulant que la nuit et n’aimant rien tant que boire des coups et faire la fête, se marre, goguenard, pour redisparaître aussitôt aux premières lueurs de l’aube, c’est bien connu, quand la masse salariale s’ébroue, quand le parc humain a de nouveau le droit de s’activer afin de produire et de consommer tout un tas de choses le confirmant dans son néant existentiel.
Le soir, cette masse soumise, privée sans broncher de liberté, fera tourner les sous-économies d’exploitation de livraisons à domicile, grassement alimentées en main d’œuvre importée à bas coût sur fond de dérégulation généralisée, dans le but de la fragiliser elle-même et de lui rappeler qu’elle n’a que le droit de danser frileusement sous le volcan et en silence en attendant sa propre perte.
On pourra toujours compter, comme à chaque fois, sur les délateurs et les collabos de tout poil pour dénoncer le voisin qui sort son chien trop souvent le soir, qui rejoint son amante dans la nuit épaisse et illégale ou le bistrot qui, pour survivre, sert quelques rondelles de saucisson avec un Saint-Marcelin en guise de restauration. Les nostalgiques de la rue Lauriston sont au taquet et la Kommandantur se pourlèche les babines, carnets de procès-verbaux à la main.
Les parlements n’existent plus, n’ont plus voix au chapitre, les peuples se soumettent sans quasiment la moindre révolte devant ces mesures absurdes (au regard du danger réel de ce virus à l’échelle de l’humanité). Seul l’aspect mondial de cette dictature sanitaire en permet l’opérationnalité, servie précisément par les tenants d’un mondialisme délirant, hors sol et officiellement entré en état de psychose collective. Pour le moment, cela marche. Jusqu’à quand ?
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