Les Normands ont la chance d’avoir Michel Onfray.
Il parle clair et bien. Avec une vigueur qui nous change des éditoriaux d’Ouest-France.
En Bretagne, il nous manque un Michel
Onfray, capable de mettre les pieds dans le plat et de dire leurs quatre
vérités aux puissants.
Et, en ce moment, une « grande gueule » aurait effectivement beaucoup de travail.
Il y a donc deux sortes de philosophes : Bernard-Henri Lévy à Saint-Germain-des-Prés et Michel Onfray en Normandie ; ils ne tiennent pas le même discours et ne fréquentent pas les mêmes gens. Dans une récente tribune, le Normand fait l’éloge de la France modeste que les élites parisiennes refusent de voir alors qu’elle est indispensable au pays.
Et, en ce moment, une « grande gueule » aurait effectivement beaucoup de travail.
Il y a donc deux sortes de philosophes : Bernard-Henri Lévy à Saint-Germain-des-Prés et Michel Onfray en Normandie ; ils ne tiennent pas le même discours et ne fréquentent pas les mêmes gens. Dans une récente tribune, le Normand fait l’éloge de la France modeste que les élites parisiennes refusent de voir alors qu’elle est indispensable au pays.
Les « gens de peu » pratiquent la «
décence ordinaire », pour le dire avec les mots d’Orwell.
La crise sanitaire a mis en valeur cette vertu.
« L’épidémie qui met la France à genoux l’a fait ressortir très précisément chez ceux qu’ont méprisés Emmanuel Macron et les siens : les Gaulois réfractaires, les fumeurs de Gitanes qui roulent au diesel, les crétins qui ne savent pas qu’en traversant la rue ils trouveraient du travail, ceux qui ne sont rien opposés à ceux qui ont réussi dans la vie, les alcooliques et les illettrés des corons, ceux qui, prétendument, jalousaient ses costards.
La crise sanitaire a mis en valeur cette vertu.
« L’épidémie qui met la France à genoux l’a fait ressortir très précisément chez ceux qu’ont méprisés Emmanuel Macron et les siens : les Gaulois réfractaires, les fumeurs de Gitanes qui roulent au diesel, les crétins qui ne savent pas qu’en traversant la rue ils trouveraient du travail, ceux qui ne sont rien opposés à ceux qui ont réussi dans la vie, les alcooliques et les illettrés des corons, ceux qui, prétendument, jalousaient ses costards.
Ce peuple-là, c’est le contraire des
premiers de cordée qui devaient se fader les pauvres en queue de
ficelle, l’opposé des fringants gominés de la start-up nation,
l’antithèse du ruisselant dont la fortune devait faire le bonheur de sa
femme de ménage et du migrant dormant sous les ponts, l’antinomie
d’Emmanuel Macron.
Car la France ne tient le coup
qu’avec des paysans et des maraîchers qui produisent, des routiers qui
livrent de quoi nourrir le pays, des magasiniers qui approvisionnent,
des ouvriers et des employés qui travaillaient, des caissiers et des
caissières qui encaissent des pièces et des billets souillés et
contaminés par le virus, des videurs de poubelles, des comptables
discrets, des femmes de ménage, des hommes d’entretien, des infirmières,
des aides-soignantes, des fonctionnaires – les petits salaires
français… » (Le Figaro magazine, 1er mai 2020).
Cette crise sanitaire aura mis en
lumière la nécessité de songer à une revalorisation du travail manuel.
Un plombier est plus utile qu’un trader…
C’était l’occasion pour la classe dirigeante, pensante et possédante de constater qu’elle avait besoin du « petit peuple ».
C’était l’occasion pour la classe dirigeante, pensante et possédante de constater qu’elle avait besoin du « petit peuple ».
Bernard Morvan
Illustration : DR[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V
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