Dernier
non-évènement en date qui agite le cirque romain, un « hashtag de la
honte » qui propage quelques blagues antisémites flairant bon l’école
communale.
Le plus navrant n’est certainement pas l’antisémitisme bas du
front de ces collégiens, ce n’est pas non plus la façon dont la gauche
s’en est emparée pour faire croire à un retour de la peste brune alors
qu’à l’évidence ces blagues Carambar sont majoritairement propagées par
de sympathiques mahométans - cette racaille islamisée dont nos édiles
socialistes furent les plus cyniques défenseurs ; le plus navrant c’est
la façon dont toute la communauté des pleureuses de l’ordre républicain
s’agite et pousse des cris d’orfraie, faisant mine de ne pas
s’apercevoir qu’il s’agit là du plus banal des enfantillages.
La lèpre
que propage Twitter et l’ensemble des réseaux sociaux, c’est avant tout
cette déhiérarchisation totale des propos et des avis, qui met sur le
même plan un tweet d’Emmanuel Macron, de Nabilla, ou d’adolescents
mononeuronaux en mal de reconnaissance.
Car enfin, les blagues racistes,
les blagues de mauvais goût, les blagues sur « les pédés et les juifs »
seront toujours monnaie courante dans les cours de récréation, comme
elles l’ont toujours été.
Je mets au défi quiconque de n’avoir aucun
souvenir de s’être soi-même plié à cet exercice sous un préau, entre un
cours d’instruction civique et une initiation à la poterie avec Madame
Dumézil, l’instit qui avait les plus gros seins du quartier. On peut
légitimement s’attacher à créer un monde moins discriminant, à vouloir
contenir la haine, éduquer à la patience et au respect, c’est oublier
que l’enfance est un prisme de la cruauté, une temporalité déviante où
s’exercent dans l’indifférence les quolibets les plus douloureux, les
plus injustes opprobres, et que la haine est également une forme
d’apprentissage qu’il serait dangereux d’évacuer.
L’enfant écrase des
fourmis pour comprendre son pouvoir sur le réel, le collégien insulte un
plus petit que lui pour évacuer sa propre peur d’être différent.
Le
problème est que les réseaux sociaux sortent cet apprentissage de
l’intimité des salles de classe pour le mettre en lumière, pour lui
donner une visibilité à laquelle, intrinsèquement, il ne peut avoir droit,
sous perdre de perdre immédiatement sa qualité initiatique, pour n’être
désormais plus qu’une course à la célébrité, une grimace de l’idiotie
capitalisée par les réseaux.
L’enfance, avec toutes ses beautés et toute
sa connerie, est vendue au plus offrant, détaillée en datas par les
machines algorithmiques, sournoisement théâtralisée par le jeu des
commentaires et des réactions en chaîne...dans cet exemple précis on
voit d’ailleurs que l’islamisme de bazar dont se revendiquent certains
agit également comme un réseau social, comme un prisme déformant.
Rendez
aux gosses leur gossitude, rendez aux écervelés leurs alcôves de
chiottes publiques, leur littérature de graffitis, et interdisez tout
simplement les réseaux sociaux aux mineurs.
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