© Lucas BARIOULET Source: AFP
Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, le 26 janvier 2020.
17 mars 2020
Dans un entretien au Monde, l'ex-ministre de la Santé déclare avoir
rejoint à regrets la campagne des municipales à Paris mi-février, «en
sachant que les élections n’auraient pas lieu» en raison de la pandémie
de coronavirus.
Les aveux sont spectaculaires.
Agnès Buzyn, qui a quitté son poste de ministre de la Santé pour être candidate de La République en marche (LREM) à Paris après la démission de Benjamin Griveaux mi-février 2020, suggère au Monde avoir eu dès ce moment la conviction que l'agenda des municipales ne pourrait pas être maintenu en raison de la pandémie de coronavirus.
Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que
la vague du tsunami était devant nous
«Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu», confie-t-elle au journal, dans un article publié le 17 mars.
Cette campagne qu'elle a pourtant menée, n'avait à ses yeux pas lieu d'être au vu de l'urgence sanitaire: «Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée», déclare-t-elle au Monde.
Elle rapporte s'être inquiétée très tôt de «ce qui se passait en Chine», et avoir tenté d'alerter le président et le Premier ministre : «Le 20 décembre, un blog anglophone détaillait des pneumopathies étranges. J’ai alerté le directeur général de la santé. Le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation.
Le 30 janvier, j’ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir.
Je rongeais mon frein.»
Pourquoi alors, s'être jetée dans la bataille des municipales ?
«Je recevais des milliers de textos me disant : “Il n’y a que toi…” Je me suis dit que je n’allais pas laisser La République en marche dans la difficulté… Paris est un beau mandat», fait-elle valoir.
Dans la journée du lundi 16 mars, au lendemain du premier tour des municipales (où les électeurs parisiens l'ont placée en troisième position) et avant même l'annonce par Emmanuel Macron du report du second tour, Agnès Buzyn déclarait avoir décidé d'arrêter sa campagne, considérant qu'elle ne pouvait «être que médecin» désormais.
Elle avait également appelé tous les colistiers et militants de son parti à «rester chez eux».
RT France
⚡DERNIERE MINUTE - #Politique : Les confessions faites par Agnès Buzyn auprès du journal Le Monde ce Mardi 17 Mars sont particulièrement explosives en pleine crise du #coronavirus, contre laquelle Emmanuel #Macron a déclaré une “guerre sanitaire” (...) pic.twitter.com/Jf6VGid2hF— FranceNews24 (@FranceNews24) March 17, 2020
#Buzyn lâche une bombe politique contre #Macron et #EPhilippe ‼️— Lorentz mathias (@LorentzMathias) March 17, 2020
"Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose le #Coronavirus‼️
On aurait dû tout arrêter, c’était une #Mascarade‼️
Il va y avoir des milliers de morts‼️"#GiletsJaunes #COVID19fr https://t.co/ut38m6vVNj
Lire l'article sans concession de Paris Match
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