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mardi 17 mars 2020

Les déclatations d'Agnès Buzyn et leurs implications



Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé et candidate pour LAREM à la mairie de Paris vient de faire des déclarations extrêmement importantes au journal Le Monde (1). 

Elle affirme avoir su, dès fin février, que les élections municipales seraient, selon ses propres mots, une « mascarade » et avoir démissionnée du ministère en sachant que ces élections ne pourraient avoir lieu.

Surtout, elle affirme avoir prévenu le Président de la République, M. Emmanuel Macron dès le 11 janvier de la gravité de l’épidémie qui s’annonçait, et avoir renouvelé son avertissement à M. Edouard Philippe, Premier-ministre, le 30 janvier.

Ces déclarations ont été considérées comme très graves d’un bord à l’autre de l’échiquier politique, du RN à la France Insoumise, en passant par d’anciens membres de LAREM comme Matthieu Orphelin (2).
Elles sont graves pour deux raisons.
Si Mme Buzyn dit vrai, et il n’y a pas à cette heure de raison d’en douter, alors cela signifie que le gouvernement était dûment averti de ce qui allait arriver depuis la fin du mois de janvier.
On ne comprend pas, alors, l’attitude légère, voire irresponsable, de nos dirigeants qui ont minimisé la gravité de cette épidémie jusqu’au début du mois de mars.
Les pénuries de masque, l’absence de tests en nombre suffisant pour procéder à des dépistages automatiques comme ce fut le cas en Corée du Sud, les pénuries de gel hydro-alcoolique ne s’expliquent plus par un « effet de surprise » mais bien par la négligence de nos responsables.
Ils pourraient encourir des poursuites au pénal s’il était avéré que l’absence ou le retard de mesures de protection ont entraîné des morts qui auraient pu être évités.


La première raison de l’extrême gravité des déclarations de Mme Buzyn réside donc en ce qu’elles mettent en cause la responsabilité PENALE et donc POLITIQUE des plus hautes autorités de l’Etat.
Mais, ces déclarations sont aussi graves pour une autre raison.
Si Mme Buzyn avait connaissance, dès la mi-janvier, de la gravité de la situation, et si elle s’est tue sur ce point, démissionnant de son ministère et acceptant de prendre la direction de la liste LAREM dans un élection dont elle avoue aujourd’hui qu’elle savait qu’elle ne pourrait aller à son terme, alors elle porte la responsabilité d’une tromperie énorme, tant par rapport à l’opinion publique que par rapport aux électeurs de Paris.
Là aussi, sa responsabilité PENALE, si les faits sont avérés, pourrait être engagée.

La posture néo-gaullienne adoptée par le Président de la République dans ses allocutions du 12 mars et surtout du 16 mars apparaît, à la lumière de ces déclarations, comme une imposture.
Il devient dès lors absolument incompréhensible que la fermeture des écoles et universités n’ait pas été prononcée dès la fin février ou le tout début du mois de mars, et que les mesures de confinement, qui seules sont en mesure de ralentir l’épidémie et de diminuer la pression sur le système de santé, n’aient pas été prises dès le 7 ou 8 mars.
Un retard peut se comprendre, sans toutefois être justifié, de la part d’un gouvernement pris de court. Mais, si Mme Buzyn dit vrai, le gouvernement avait été averti près d’un mois et demi d’avance.
Il a laissé ses différents soutiens et relais dans le système médiatique continuer à tenir un discours lénifiant.
Au-delà de la FAUTE politique que cela représenterait, cela s’apparente alors à un CRIME.

Il est donc urgent qu’une commission d’enquête indépendante puisse se mettre au travail pour vérifier les déclarations de Mme Buzyn et leur diffusion au sein du pouvoir.
Cette commission, pour des raisons évidentes, ne peut être issue de l’Assemblée nationale.
Elle devrait être composée de magistrats indépendants voire de responsables politiques des divers partis.

Tant que la vérité ne sera pas établie, un doute énorme pèsera sur la possible responsabilité du Président de la République et de son Premier-ministre.

Un doute qui doit soit être levé par les travaux de cette commission, soit se transformer en accusations précises et circonstanciées devant les juridictions compétentes.

Nous en sommes là…

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