Les
signaux d’un décrochage définitif s’accumulent pour Macron.
Un peu à la façon d’un François Hollande, Macron se retrouve peu à peu lâché de toutes parts : sondages, opinion publique, partenaires sociaux, et même députés de la majorité.
Macron tombe à moins de 25 % d’opinions favorables dans les sondages, comme Hollande après trois ans de présidence.
La défiance envers le Président est quasi unanime.
Par rapport à son prédécesseur, elle se double d’une haine tenace, féroce.
Car les Français se persuadent massivement d’une quadruple imposture.
Ce fameux gouvernement d’experts qu’on nous a vendu n’arrive à rien, se contredit sans cesse, ne parvient pas à maîtriser les conflits sociaux, les oppositions, les grèves, comme tous les autres du « vieux monde » avaient plus ou moins réussi à le faire jusqu’ici : il y a erreur sur la marchandise.
Macron est de plus en plus perçu comme le fondé de pouvoir d’intérêts financiers internationaux, prêt à brader la France et son patrimoine aux amis qui l’ont soutenu dans sa conquête du pouvoir.
Macron semble, plus que tous les autres Présidents, totalement coupé des Français, sans empathie ni bienveillance, cassant, méprisant envers un peuple qu’il ne connaît pas.
Les autres avaient au moins le mérite de connaître l’électorat, à travers les mandats électifs qu’ils avaient exercés.
Les manipulations courantes dont Macron et sa bande usent et abusent sont désormais connues, vues, entendues, décryptées.
Elles ne trompent plus personne, qu’il s’agisse des chiffres économiques biaisés, des adversaires diffamés, de la Justice instrumentalisée, des informations soigneusement cachées ou mises en avant, suivant les intérêts du parti…
Face à la déroute qui se profile, le gouvernement se borne à de nouveaux expédients pour camoufler les résultats des municipales, avec la circulaire – retoquée par le Conseil d’État – de l’inénarrable Castaner pour extraire des résultats nationaux les communes de moins de 9.000 habitants, où LREM est encore plus à la peine qu’ailleurs.
Car en Macronie, on ne veut jamais reconnaître sa défaite : même sous les injures et les crachats, on continue à plastronner, la mine fière et arrogante, et à tancer ces Français qui, décidément, ne comprennent rien à rien…
À ce stade, deux questions se posent.
À quoi serviront donc les deux ans qui restent de ce calamiteux mandat ?
Comment, donc, Macron peut-il poursuivre son train de réformes qui, de la taxe carbone à la loi sur les retraites, se terminent inévitablement en eau de boudin, dans l’agitation, le rejet, la haine ?
Pourra-t-il se représenter ?
Et s’il décide de le faire, pourra-t-il conduire une campagne sereine, normale, lui qui ne peut plus sortir de son palais qu’entouré d’une armée de gardes du corps, d’agents de sécurité et de policiers ?
Pour bien connaître Macron, après la publication de mon dernier livre OPA sur l’Élysée, je sais qu’il a un caractère bien trempé, qu’il est déterminé dans sa quête de pouvoir, qu’il est blindé et ne craint pas l’adversité, ne se laisse pas intimider.
Il ne s’arrêtera pas aux oppositions qui viennent entraver son chemin.
Mais il arrive un moment où même le plus acharné des hommes doit rendre les armes face à la réalité. Et la réalité, c’est que Macron, personnage décalé par rapport à ses prédécesseur, par rapport à l’image que l’on se fait d’un Président, mais aussi par rapport aux Français, avec qui il ne cultive aucune empathie, est désormais haï et déconsidéré de toutes parts.
Et je ne vois pas comment il pourra remonter un courant aussi hostile et furieux en moins de deux ans, malgré toute sa volonté et son acharnement.
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