À la réflexion, je me demande bien si on ne va, finalement, pas couper à un retour au Moyen Âge.
À quelle échéance ? Difficile à dire, mais on sent comme des frémissements, des signes avant-coureurs, et pas seulement sur la plage de certaines piscines.
On me dira que le Moyen Âge, c’est aussi le temps des cathédrales et qu’on consommait, à l’époque, beaucoup moins d’anxiolytiques qu’aujourd’hui.
Il est vrai qu’on n’avait pas encore inventé la Sécurité sociale.
Cette tentation, non pas de Venise, mais du Moyen Âge, nous en avons eu un aperçu dans un reportage de BFM TV intitulé « Ils préparent la fin du monde », diffusé samedi.
On y voit Yves Cochet, ancien ministre de l’Écologie de Jospin, nous expliquer comment il se prépare, lui et sa petite famille, à faire face à la catastrophe qui nous menace : épuisement des ressources naturelles, réchauffement climatique.
Que fait-il ?
Il vit à la campagne.
Personne n’y avait jamais pensé.
Si, il y a bien quelques millions de ploucs qui vivent à la campagne ou dans ces zones qui ne sont plus tout à fait la campagne mais qui ne sont pas la ville non plus.
Mais ne confondons pas.
Yves Cochet, lui, c’est par militantisme qu’il vit à la campagne.
Pour sauver la planète.
Il a tout prévu : les panneaux solaires, la citerne qui récupère l’eau de pluie et même la voiture hippomobile avec le cheval qui va avec.
On nous a épargné les toilettes sèches.
Le reportage ne nous dit pas si le ministre émérite va faire ses courses au Super U du coin avec sa carriole ou bien encore si ses enfants partent à l’aube pour l’école, pieds nus, leurs sabots à la main pour les économiser.
On aimerait pourtant savoir.
Du même tonneau, en mai dernier, un groupe de réflexion appelé Autonomy a estimé que les pays de la COP21 devraient réduire leur temps de travail de façon drastique afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Un chercheur – mieux, un trouveur – a même calculé combien d’heures devraient travailler certains pays.
Par exemple, les Allemands ne devraient plus travailler que six heures par semaine.
Cela va être compliqué, vu que le travail, c’est un peu une marque de fabrique outre-Rhin.
La France, aussi, devrait s’y mettre.
Plus facile, pour le coup.
Et ce, afin de pouvoir tenir nos objectifs fixés par la COP21.
Le principe est facile à comprendre : si la voiture ne roule pas, elle ne consomme pas.
Et si nous travaillons moins, nous mangeons moins.
Toutes choses bonnes pour la planète.
Une façon, peut-être, aussi, de nous recentrer sur les questions existentielles.
Le jour où je suis allé scruter les étoiles, là-haut sur la montagne, et qu’un astronome (je dis bien un astronome, pas un astrologue) m’a dit que la Terre disparaîtrait dans quelque quatre milliards d’années, je me suis alors posé cette question fondamentale en redescendant dans la vallée : finalement, est-ce que cela vaut vraiment le coup que je repeigne les volets de la maison l’an prochain ?
Ma femme m’a donné la réponse.
Mais n’allons pas si loin.
Pour l’heure, un retour au Moyen Âge ne serait pas sans charme.
Des tas de métiers, malheureusement disparus au siècle dernier, pourraient être ainsi réintroduits : le bahutier, le boquetier, le charron, le cordier, le fagotier, le hongreur, le scieur de long, le valadier, etc. Et pourquoi pas le bourreau ?
Rassurez-vous, bonnes gens, ce serait seulement pour mettre au pilori du village les éco-criminels. Métiers d’antan qu’on s’empresserait, évidemment, de féminiser, histoire quand même de se mettre au goût du jour.
Le Moyen Âge a ses limites.
Georges Michel
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