"Maintenant, on retrouve des personnes de 75, 80 ans, 90 ans même" à la rue, selon le Samu social.
illustration JEAN-PHILIPPE KSIAZEK
Publié le par SudOuest.fr avec AFP.
Le septuagénaire s’est fait dépouiller deux fois.
"Je pensais qu’avec mon âge et mes cheveux blancs, j’allais être protégé : rien du tout", déplore-t-il. Dans la rue, c’est la loi de la jungle".
À 77 ans, Marcel, expulsé de son logement, a élu domicile sur un banc.
Comme lui, ils sont de plus en plus nombreux, majoritairement des hommes, âgés de plus de 60 ans, à vivre dans la rue.
"À mon âge, on n’y croit pas. Je me suis senti humilié, vulnérable. Je me suis fait dépouiller deux fois. Je pensais qu’avec mon âge et mes cheveux blancs, j’allais être protégé : rien du tout. Dans la rue, c’est la loi de la jungle"
Tout perdu à la mort de sa femme
Ancien cadre dans une entreprise de lessive, il a tout perdu à la mort de sa compagne.
"Le bail était à son nom.
Le propriétaire m’a donné deux mois et puis il m’a dit d’aller voir dans la rue s’il y était", raconte-t-il.
Désormais pris en charge par le Samu social, il attend un logement.
Aujourd’hui, 18,2% des appelants au 115, le numéro d’urgence pour les sans-abri, ont plus de 50 ans. Près d’une personne sur cinq dans les centres d’hébergement a plus de 60 ans.
Selon le Samu social, le vieillissement général de la population et l’arrivée à la retraite des générations du baby-boom, conjugués à l’amélioration des soins et l’augmentation du nombre de personnes prises en charge dans les dispositifs d’urgence, mènent à une augmentation de la précarisation des plus vieux.
"Toute ma vie j’ai dormi à droite, à gauche"
D’après l’Insee, le taux de pauvreté des plus de 60 ans est passé de 3,7% à 4,2% entre 2000 et 2010.
Face à la montée du phénomène, le Samu social lance une nouvelle campagne d’affichage, du 24 juillet au 27 août, baptisée "Aidons-les à vieillir dans la dignité" et un appel aux dons, possibles via son site internet, pour financer une mission spécialement dédiée aux personnes âgées à la rue.
Michel, lui, vient d’entrer dans son tout premier logement… à 64 ans.
De petits boulots en travaux payés au noir, cet ouvrier en bâtiment n’a jamais eu de quoi financer un loyer parisien.
Et avec une retraite d’un peu moins de 300 euros, sa situation est devenue encore plus précaire en vieillissant.
"Toute ma vie, j’ai dormi chez des gens à droite à gauche. Et dans la rue, je trouvais toujours un coin. À Paris, y’a des gens qui dorment dehors partout !"
Hébergé depuis deux mois dans une résidence appartement financée par l’aide sociale, il peut désormais recevoir des soins : comme souvent chez les personnes à la rue, il souffre de problèmes aux pieds.
"De ce côté, je n’ai plus que deux orteils.
Ils ont dû me couper, au début c’était une petite plaie, et après c’était trop tard", explique-t-il.
"Dans la rue, c’est de la survie. Et à 50 ou 60 ans, votre corps ne réagit pas de la même façon qu’à 20 ans", souligne Anne-Cécile Graillot, travailleure sociale à la mission dédiée aux personnes âgées du Samu social.
Auparavant, la moyenne d’âge des personnes en situation de rue était de 58 ans, selon l’Insee. "Maintenant, on retrouve des personnes de 75, 80 ans, 90 ans même", dit Anne-Cécile Graillot. "On ne pense pas que les personnes peuvent survivre et vivre à la rue si longtemps".
En deux ans, le Samu social a sorti 250 personnes de plus de 50 ans de la rue, pour les orienter vers des maisons de retraite ou des logements autonomes avec un suivi médico-social.
Mais le relogement des SDF se confronte encore aux préjugés : crainte d’un manque d’hygiène, de problèmes de comportement, troubles, non-contrôle du budget, "les préjugées des structures d’accueil se font énormément ressentir", regrette Anne-Cécile Graillot.
Ce monsieur aurait dû faire jouer la continuité du bail pour les concubins et autres occupants depuis plus d'un an, ce qu'il aurait pu facilement prouver. S'il n'avait pas les revenus nécessaires pour assurer le loyer, c'est le travail des services sociaux de lui retrouver un logement adapté. Le bailleur est donc une crapule et ce monsieur aurait dû se tourner vers les services sociaux ou un service juridique, mais probablement était-il effectivement affaibli et vulnérable.
RépondreSupprimerC'est juste honteux....ça me met hors de moi...de voir tout ça...
RépondreSupprimerPersonne ne vient en aide..comme si tous les gens doivent connaître leurs droits...qui changent sans arrêt...par coeur...ce pauvre monsieur...avait autre chose à penser au décès de son épouse...et quand on travaille et paye son loyer toute sa vie....qui peut s'attendre à une telle chose....et on est en 2019 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ce propriétaire...ne devrait pas pouvoir dormir tranquillement....j'ai honte...pour lui....