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mardi 9 juillet 2019

Griveaux contre Villani : combat des chefs macronistes à Paris !

 
 



Benjamin Griveaux et Cédric Villani qui se disputent l’investiture élyséenne pour l’élection à la mairie de Paris en 2020 ?

Un duel de titans tel qu’on les aime.

D’un côté, un macroniste de la première heure et ancien porte-parole du gouvernement.
Évoquant tout ce qui peut séparer « pays réel » et « pays légal », il est également historien à ses heures, même si confondant Marc Bloch et Charles Maurras.
Remarquez, ces deux hommes ayant tous deux été des patriotes convaincus l’erreur ne présente donc rien de gravissime.
De l’autre, un député de l’Essonne, doublé d’un cerveau aux capacités stratosphériques : ce n’est pas au premier venu qu’on décerne la médaille Fields, saint Graal des mathématiciens.
Il en cultive d’ailleurs le look, entre lavallière et broche en forme d’araignée épinglée au revers du veston.
Mais il est des faux naïfs ne manquant pas d’ambition.
Pour le moment, Emmanuel Macron n’a pas laissé entrevoir sa préférence, même si les ralliements paraissent se bousculer en faveur de notre professeur Nimbus.
Mounir Mahjoubi, ex-secrétaire d’État chargé du Numérique, plus connu pour son récentp coming out homosexuel, qui vient de jeter l’éponge, puis Anne Lebreton, adjointe au maire du IVe arrondissement parisien, qui vient de rallier cet atypique chevelu.
Ce, avec un certain lyrisme, il est vrai : « Pour être maire de Paris, il faut être une personnalité atypique à l’image de Paris, une personnalité qui dépasse la politique, ouverte sur le monde, ouverte sur l’avenir, ouverte sur le quotidien des Parisiens, ouverte aussi sur la France. »
Ça ne veut rien dire, mais c’est joli.
Au-delà des effets de manche et de jupe, il n’empêche que Cédric Villani sait globalement ce qu’il dit – même si n’en mesurant pas forcément les conséquences, ou alors un peu trop bien, ce qui est plus grave – lorsqu’il tient les « communes limitrophes de la capitale » pour « nouveaux arrondissements » parisiens.
Un concept digne d’un autre fantaisiste, Alphonse Allais, qui entendait « installer les villes à la campagne ».
À l’en croire, Paris pourrait donc aller de Dunkerque à Tamanrasset et de Brest à Vladivostok, pour reprendre les propos du Général qu’on sait.
La création de telles mégapoles correspond-elle aux canons de l’écologie, nouvelle religion séculière ?
Non. Pas plus qu’à ceux du bon sens le plus élémentaire, d’ailleurs.
Dans le même ordre d’idées, l’homme à l’araignée entendrait encore reprendre à son compte l’idée de son ancien compétiteur, Mounir Mahjoubi, consistant à « faire surveiller Paris par 240 drones ». Pourquoi 240 et pas 2.400, quitte à donner dans le flicage généralisé des populations et transformer la Ville lumière en annexe de la bande de Gaza ?
On en saura sûrement plus lors d’un prochain cours magistral.
En mai dernier, et à propos de ses ambitions municipales, il répondait aux questions de Bertrand Burgalat, musicien bien connu de nos lecteurs, à l’occasion journaliste du mensuel Tecknikart : « Si je me lance là-dedans, ce n’est pas pour faire de la politique politicienne, ou des manœuvres, si habiles soient-elles, qui ne sont destinées qu’à prendre l’avantage. Il faut aussi de la technique, dans mon équipe j’ai aussi des gens qui sont très expérimentés. »
Ce à quoi il lui était rétorqué : « Vous semblez rodé. »
Justification du possible successeur d’Anne Hidalgo : « Si j’y vais, c’est parce qu’il y a du soutien très fort. Pas seulement de politiques, de ministres, de gens connus ou qui ont fait une grande carrière très visible, mais de personnes qui veulent vraiment faire changer les choses, dont l’estime compte pour moi, et que je ne décevrai sous aucun prétexte. »
Conclusion de Bertrand Burgalat : « C’est bien ce que je disais, vous êtes rodé ! »
On ne saurait mieux dire, tant la politique est aussi une mise en scène, dans laquelle Benjamin Griveaux semble promis à la figuration.

Dans le théâtre d’autrefois, on appelait ça jour les hallebardiers.

Nicolas Gauthier

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