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jeudi 4 juillet 2019

Crise migratoire : les renoncements d’aujourd’hui annoncent les tragédies de demain

 
 



Carola Rackete, la jeune allemande de 31 ans qui avait accosté de force dans le port de Lampedusa, avec une quarantaine de migrants à bord de son navire humanitaire, a été libérée par une juge italienne.

Elle avait été arrêtée, samedi dernier, pour avoir pénétré sans autorisation dans ce port et contraint une vedette de police à s’écarter sous peine d’être écrasée contre le quai.

Dans un communiqué, elle a évoqué « une grande victoire pour la solidarité […] et contre la criminalisation de ceux qui aident », tandis que Matteo Salvini a déclaré que « ces gens ne sont pas des sauveteurs, ce sont des complices, des assassins potentiels, des criminels, et dans un pays normal les criminels vont en prison. »
Carola Rackete pourrait être prochainement expulsée d’Italie.
Elle devra d’abord répondre à une autre enquête du Parquet pour aide à l’immigration clandestine. Au-delà de savoir si son passage en force était un acte de courage, de solidarité ou de provocation, c’est bien cette question qui est centrale.
Si elle devait être également blanchie de cette accusation, ce serait une victoire des partisans de l’aide systématique aux migrants clandestins et un encouragement à poursuivre leur action.
À plusieurs reprises, Marine Le Pen et des cadres du Rassemblement national ont dénoncé la collusion entre les passeurs et les ONG qui envoient des navires en Méditerranée.
En 2018, lors de l’épisode de l’Aquarius, elle avait estimé que « derrière le vernis humanitaire » les ONG avaient « un rôle objectif de complices des mafias de passeurs ».
Ce qui lui valut les critiques acerbes d’une partie de la gauche et d’associations d’aide aux migrants. Pourtant, lorsqu’elle déclare qu’ « accepter que les bateaux de migrants accostent crée un appel d’air irresponsable », elle ne fait qu’un constat conforme à la réalité.
Christophe Castaner lui-même a reconnu, en avril 2019, que les ONG « ont pu se faire complices » des passeurs et les a appelées à « avoir une attitude responsable ».
Étonnant de la part de ce socialiste bon teint, passé au macronisme.
Mais c’était quelques semaines avant les élections européennes.
La liste de Nathalie Loiseau n’avait pas le vent en poupe : il fallait bien attirer quelques électeurs de droite.
De fait, une partie de la droite libérale et pro-européenne a préféré la liste Renaissance à celle de François-Xavier Bellamy.
Les intérêts politiques et économiques ne sont malheureusement pas absents des prises de position en matière d’immigration.
Or, si l’on n’y prend garde, la situation risque d’empirer dans les prochaines années.
Que fera-t-on le jour où des dizaines de milliers de migrants, venus d’Afrique ou du Moyen-Orient, passeront les frontières européennes ?
 Assistera-t-on, les bras croisés, à l’invasion décrite dans Le Camp des saints, de Jean Raspail ? Verra-t-on des gouvernements, champions de l’aide humanitaire et de la paix, contraints de défendre leur territoire par les armes ?

Les renoncements d’aujourd’hui annoncent les tragédies de demain.

Philippe Kerlouan

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