Photo d'illustration
Publié le 14/12/2017
Le 12 novembre, en compagnie de quatre mineurs, il s’en était pris à un policier municipal en civil qu’il avait frappé au visage, sans raison.
Ce sont des images choquantes que visionne le tribunal correctionnel, ce mercredi.
On y voit un homme de 40 ans, pris à partie verbalement par un groupe de trois jeunes.
Pendant qu’un quatrième filme la scène avec son téléphone portable, un dernier, posté derrière le quadragénaire, prend son élan et décoche un violent coup de pied dans la nuque de sa victime.
« On a vu rouge ; on a commencé à le frapper »
Quelques secondes plus tard, celle-ci est frappée par les cinq jeunes gens.
Déséquilibrée, elle tombe à terre.
Elle est alors rouée de coups de poing et de pied.
Notamment par son premier agresseur, un garçon de 18 ans, prénommé Mayssara, que le tribunal juge en comparution immédiate, ce mercredi.
Ce déchaînement de violences remonte au 12 novembre dernier à 2 h 45 du matin.
Il a eu pour cadre la rue du Poirier, à Orléans, qu’empruntait Julien, un policier municipal en civil, pour rejoindre tranquillement son domicile.
À la barre du tribunal où il comparaît libre, Mayssara se cramponne à sa version : l’un de ses copains a demandé une cigarette au passant.
Pour toute réponse, il a reçu un coup de poing.
« On a vu que notre ami saignait du nez ; on a vu rouge et on a commencé à frapper. On n’a pas frappé sans raison. Moi, je suis pas connu pour ça ! », se dédouane le prévenu.
Le film, tiré des images de vidéosurveillance de la ville, ne montre pas de geste agressif de la part de Julien.
Ce dernier reconnaît, en revanche, avoir poussé l’un des jeunes alors que celui-ci s’apprêtait à lui dérober son téléphone portable.
La présidente s’étonne du comportement du prévenu et notamment du premier coup de pied asséné par-derrière.
« On discutait juste avant. Il m’a mal parlé », se dérobe l’intéressé.
« Ce n’est pas un jeu vidéo ! C’est la vraie vie ! », le tance la magistrate.
Souffrant de quatre fractures au visage, le quadragénaire a été abandonné à son sort, au moment où la police municipale intervenait.
Quant aux quatre autres agresseurs, tous mineurs, ils ont été mis en examen par le juge des enfants, en attendant leur jugement.
« Ils avaient envie d’en découdre et peu importe l’origine de ce déferlement », estime Lola Ajavon. Contre Mayssara, la représentante du ministère public réclame une peine exemplaire, qu’elle situe à hauteur de deux ans de prison, dont un ferme.
En défense, Me Renard sollicite une peine juste, contre un garçon « qui n’a pas sa place en prison et qu’on ne reverra pas ».
Le tribunal condamne pourtant l’auteur de ces violences gratuites à dix-huit mois de prison, dont neuf avec sursis. Un mandat de dépôt est délivré et le jeune homme est immédiatement incarcéré.
Philippe Renaud
philippe.renaud@centrefrance.com
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