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samedi 8 avril 2017

Changement de régime aux États-Unis : George W. Trump prend le pouvoir

 


Le 08/04/2017
Consultant stratégique
 
L’attaque de la base syrienne Shayrat, le 6 avril, est symbolique de la crise américaine.

Trump devait se soumettre ou se démettre.

 Il avait perdu tous ses alliés : son patron du National Security Council (le général Flynn, « démissionné » pour sa russophilie), son ministre de la Justice (Jeff Session, amputé d’une partie de ses responsabilités, pour la même raison), son pare-feu du House Intelligence Committee (Devin Nunes, « récusé » dans l’enquête sur la Russie).
L’étau se resserrait implacablement.
L’agit-prop des réseaux Pelosi-Soros projetait quotidiennement le spectre de l’impeachment.
Les néocons, l’œil vissé sur leur priorité (l’élection présidentielle russe du printemps 2018), bâtissaient le « dossier article 5 » (de l’OTAN).
Les deux commissions parlementaires sur les ingérences de la Russie étaient destinées à légalement définir l’élection de Trump en « acte de guerre ».
 Le tout pour mettre économiquement Poutine à genoux, lui infligeant des sanctions massives juste avant son élection et, au passage, stopper le populisme européen.
Trump s’est donc couché, laissant son sort présidentiel entre les mains des Graham, McCain et autres Rubio.
 Il n’est pas sorti de l’auberge.
L’attaque de la base syrienne Shayrat, le 6 avril, est symbolique de la crise américaine.
Le président de la commission des Affaires étrangères de la Douma, Alekseï Pouchkov (Алексе́й Пушко́в), résumait le 7 avril sur RT America : « Ces deux derniers mois, l’administration Trump était hésitante sur sa relation avec la Russie.
La coalition de ses adversaires néocons, tels McCain et Graham, ou démocrates en a profité pour créer une immense pression sur le président, pour qu’il renonce à de meilleures relations avec la Russie…
C’est très préoccupant, car cette attaque ne vise pas tant la Syrie que la Russie. » Commentaire utile, avant la visite du secrétaire d’État Tillerson à Moscou la semaine prochaine…
Trump est-il devenu une machine à signer, un leurre politique ?

 Le Kagemusha du plan de contrôle de toute l’Eurasie par le deep state ?
 Ou bien un Icare prudent changeant d’orbite avant la fonte des cires ?
Ou encore un stratège capable de tirer le mieux d’une défaite ?
 À voir, ce matin, la consternation sur les visages des journalistes de CNN, qui pensaient enfin avoir sa peau, il y a peut-être quelques pépites d’espoir.

Trump a envoyé un message de force, et d’efficacité.
Les Tomahawk, lancés au moment où Trump dînait à Mar-a-Lago avec le président chinois Xi Jinping, « soutien » de la Syrie, vont peut-être déclencher un « saut qualitatif brusque » (comme disent les marxistes), porteur de redistribution de cartes géostratégiques, l’Asie représentant le (vrai) danger existentiel pour la ploutocratie américaine.
Les acteurs géopolitiques (Russes, Turcs, Chinois, Britanniques) ont compris ce qui vient d’arriver à Washington.

La popularité de Trump semble bondir (pour l’instant).
Mais, en aidant Trump à se rendre plus populaire, tous auraient beaucoup à gagner, politiquement et économiquement.
Les Chinois sont, par exemple, censés annoncer bientôt des mesures économiques significatives en faveur de l’emploi aux États-Unis.
Y aurait-il un « échange » à discuter sur la Corée du Nord et Taïwan ?
Les Russes lâcheront Assad si leurs intérêts le justifient.
Que leur proposera Tillerson ?

Le Proche-Orient fut détruit en 1917. Cent ans après, les vieux empires pourront-ils empêcher que ce soit la fin du monde ?

 Attendons les résultats du conclave Trump-Xi Jinping…

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