Le 03/15/2016
Floris de Bonneville
De Washington à Paris en passant par Londres et Berlin, les diplomates ont tout simplement oublié que, jusqu’à présent, il y a un gouvernement légitime à Damas.
Ayrault, notre formidable ministre des Affaires étrangères – celui qui sauve la renommée internationale de la France, as de la diplomatie française -, n’est pas content.
Il est même suffisamment furieux pour avoir demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU !
Qu’Alep revienne plus tôt que prévu sous la responsabilité du gouvernement syrien lui reste en travers de la gorge.
Alep libérée ?
Il n’en est pas question.
Alep doit échapper aux griffes de Bachar el-Assad.
Quel qu’en soit le prix.
Et ce prix, jusqu’à présent, est monstrueux puisqu’il a coûté la vie à des milliers de civils bombardés par les « rebelles » ou par la coalition russo-syrienne.
De Washington à Paris en passant par Londres et Berlin, les diplomates ont tout simplement oublié que, jusqu’à présent, il y a un gouvernement légitime à Damas, lequel essaye depuis cinq ans et avec beaucoup de difficulté de récupérer la souveraineté de son territoire face à une opposition politique devenue militaire puis terroriste, très fortement aidée par les capitales ci-dessus mentionnées !
La version médiatique officielle est toujours la même : Assad, soutenu par l’aviation russe, bombarde à tout va les quartiers est d’Alep, conquis avec le sang de ses habitants par les « rebelles modérés » et la défunte « Armée syrienne libre » alors que plus d’un million d’Aleppins vivent tranquillement dans les quartiers huppés de l’Ouest.
C’est un peu court, comme description.
Chaque jour, entre 10 et 50 Aleppins de l’Ouest meurent sous les obus « rebelles » dans le silence des médias.
Mais, depuis le 29 novembre, l’espoir renaît en Syrie gouvernementale : si, la veille, 27 personnes ont été tuées par les snipers modérés alors qu’elles tentaient de passer à l’Ouest (comme à Berlin à l’époque du mur !), 90.000 autres dont des dizaines de milliers d’enfants ont pu sortir de l’enfer avec la complicité des soldats restés fidèles à Damas, et sans utiliser les mortels couloirs dits humanitaires où sont embusqués les djihadistes.
Les témoignages de ces malheureux Aleppins qui vivent depuis cinq ans prisonniers ou otages des « rebelles » commencent à affluer.
Changeront-ils la mentalité des médias et des chancelleries occidentales ?
Il est un témoignage primordial, essentiel même, que nos ministres et journalistes devraient écouter ou lire.
Celui de Pierre Le Corf, jeune Français humanitaire qui a choisi de tout vendre pour aller aider les Aleppins à survivre.
Hier, sur sa page Facebook, il a adressé une supplique aux gouvernements occidentaux et aux médias.
« Une grosse partie de l’est d’Alep a été libérée, des milliers de civils ont réussi à venir se réfugier à l’Ouest. Croyez-moi, les gens ont beaucoup à dire sur leur vie aux côtés de vos « rebelles modérés ». […] Vous avez participé à détruire un pays et des générations entières et à renvoyer des milliers d’années de vestiges et d’histoire à la poussière. En allumant et/ou en jetant de l’huile sur le feu par profit ou par ignorance prolongée, vous avez condamné tant de vies…
On parle ici de djihadisme, d’enfermement, de torture, de vol, d’esclavage, de racket, de meurtres par décapitation et j’en passe… Vous me direz que tous les livres d’histoire et de géographie ont été écrits avec le sang, mais les témoins que nous sommes ne vous laisseront pas écrire l’Histoire à votre façon. »
Alep bientôt libérée.Mais comment notre cher Ayrault peut-il ne pas s’en réjouir ?
Promo d'un tyranneau aussi 'légitime' qu'un violeur. Survivre contre le peuple de Syrie a nécessité que viennent à son chevet Russes et islamistes chiites-khomeinistes de tous les coins de la région.
RépondreSupprimerEn Syrie, il y a un occupant russo-islamiste et une Résistance.
Tout le reste n'est que du vent.