Le 03/08/2016
Richard Hanlet
La connaissance, par les employeurs, du taux d’imposition de leurs employés risque d’influencer leur politique salariale.
On nous avait promis une grande refonte de l’impôt, nous nous contenterons d’une simple réforme de son prélèvement : la retenue à la source.
Médaille d’or européenne du matraquage fiscal avec 57,53 % de taxation, la France ne pouvait pas modifier profondément un système qui fait que, pour disposer de 100 € de pouvoir d’achat réel, un salarié coûte aujourd’hui 235 € à son patron !
Mais on nous l’a bien dit, « contre le chômage, on a tout essayé… »
Déjà percepteurs forcés de la TVA et des cotisations dites sociales, les employeurs auront désormais le plaisir de gérer deux ou trois lignes de plus sur nos feuilles de paye, mais aussi d’expliquer à deux collègues occupant la même fonction pourquoi ils touchent un salaire net différent.
Il est vrai qu’ils n’ont que ça à faire, les patrons.
Trouver des clients, inventer de nouveaux produits, gérer la trésorerie… ces tâches simplettes sont très secondaires au regard de l’ardente obligation de collaborer avec la « parasitocratie » républicaine.
On devine tout de suite que la connaissance, par les employeurs, du taux d’imposition de leurs employés risque d’influencer leur politique salariale. Bercy répond à cela que les salariés inquiets de savoir leur boss au courant de leurs situations patrimoniales pourront demander qu’un taux « par défaut » leur soit appliqué, et payer le solde ensuite.
Sans même évoquer la question des niches fiscales, on comprend que salariés, retraités ou bénéficiaires de revenus mobiliers ou immobiliers, personne ne sera dispensé de la corvée déclarative printanière des revenus.
Les concepteurs de la réforme rejoignent ainsi cet inventeur de génie « qui a réussi à supprimer du caoutchouc cette élasticité qui le rend impropre à tant d’usages »…
Comme l’IRPP est chez nous un impôt sur les « ménages », et que l’on se souvient que le dynamitage de l’institution familiale est un but constant des socialistes, le deuxième étage de la fusée pourrait bien être la suppression du quotient familial.
Et puisque les deux tiers des contribuables sont déjà mensualisés, le seul autre intérêt visible de ce prélèvement à la source pourrait bien être de préparer le terrain à une réforme autrement plus grave, la vieille idée de fusion de la CSG et de l’IR, autrement dit la progressivité de la CSG aujourd’hui à taux unique, et qui rapporte déjà plus qu’un IR dont la moitié des français sont dispensés…
C’est qu’un socialiste, aux antipodes de la flat tax, ça lui fend le cœur d’appliquer le même taux à « un riche » et à « un pauvre ».
Il est partisan de l’égalité, sauf quand il s’agit de faire cracher au bassinet ceux qui se lèvent tôt.
On ne peut donc que s’inquiéter des perspectives qu’ouvrirait aux classes moyennes un taux progressif de la CSG, tandis qu’une moitié des Français en serait exonérée…
Aujourd’hui, le riche, c’est celui qui paye l’ISF ; demain assujetti à la CSG ?
« Vote pour moi, et j’irai voler le riche à ta place » : le truc est imparable…
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