Le 08/03/2016
Gabrielle Cluzel
« Des bruits de chiottes. » C’est par ces mots que Najat Vallaud-Belkacem, visiblement énervée, a désigné sur France Info les rumeurs de démission de Manuel Valls circulant dans la presse. Le journaliste qui l’interrogeait, passablement éberlué, a omis – comme c’est bête – de lui demander de développer sa pensée : mais encore ? Des détails ? Des précisions ? […]
Des bruits de chiottes. »
C’est par ces mots que Najat Vallaud-Belkacem, visiblement énervée, a désigné sur France Info les rumeurs de démission de Manuel Valls circulant dans la presse. Le journaliste qui l’interrogeait, passablement éberlué, a omis – comme c’est bête – de lui demander de développer sa pensée : mais encore ?
Des détails ?
Des précisions ?
Des onomatopées ?
On remarquera qu’en ce 8 mars, chez nos femmes politiques, l’heure était à la métaphore gaillarde, histoire sans doute d’enfin s’approprier cet attribut proprement viril si enviable : la grossièreté.
Un article du Monde nous apprend en effet, au même moment, que Nathalie Kosciusko Morizet, s’estimant plus courageuse que Fillon et Juppé, se décrit « en mode greffage de couilles ».
Attendu que, pendant ce temps-là, des députés PS, à l’instar de Jérôme Guedj, prenaient la pose devant le photographe en arborant du rouge à lèvres, on peut se demander si la Journée de la femme ne s’est pas muée cette année en Journée des trans.
On notera surtout qu’en fait de bruits de chiottes, c’est celui de la chasse d’eau qu’on entend, qui emporte une fois de plus à grands fracas la « République exemplaire », non sans que le gouvernement se soit au préalable confortablement assis dessus et torché avec.
Pour rester dans le même registre sémantique.
D’aucuns diront justement des « chiottes » qu’elles relèvent d’un champ lexical que des hommes de lettres comme Céline, ou dans un autre style Frédéric Dard, ont longuement labouré.
Mais jamais San-Antonio n’a prétendu être ministre de l’Éducation.
Pourquoi pas, aussi, Serge Gainsbourg ministre de la Santé ?
Un vieil adage énonce que lorsque le chef s’assoit, la base se couche.
Aux « chiottes » du ministre répondront en écho, de façon redoublée, comme légitimés, les propos orduriers des élèves adolescents, et ceux, relâchés, de tant de leurs profs « adulescents ».
On comprend, à la fébrilité de Najat Vallaud-Belkacem, que si Manuel s’en va, c’est elle aussi qui « Valls ».
Et que cette perspective lui tord les boyaux et lui file la colique.
Quant à nous, si d’aventure nous pouvons rendre service, nous tiendrons volontiers la balayette : allez, ouste, bon débarras !
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