Une cagnotte, une cagnotte ! lance Michel Sapin.
On a trouvé 6 milliards d’euros !
Youpi, on va pouvoir dépenser !
Mais aussitôt, il se rétracte, car la ficelle était un peu grosse pour une bourse plate !
En revanche, les commentateurs qui se précipitent avec gourmandise sur les effets d’annonce sans prendre un Alka-Seltzer préventif ont propagé la bonne et inattendue nouvelle avec leur zèle habituel.
Ce mardi, sur France 2, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, était interrogé par Jeff Wittenberg, très informé et incisif, qui lui posait et réitérait par deux fois la question : « Que faire de ces 6 milliards ? », et cela en dépit d’une bonne explication de l’interviewé prouvant la confusion du journaliste, sinon son innocence puérile des choses économiques !
« Les 4 Vérités » se sont réduites à une évidence brutale : le déficit budgétaire – c’est-à-dire (je me permets de le rappeler pour le journaliste) la différence entre ce qui est dépensé et ce qui est perçu par l’impôt – a certes diminué de 6 milliards, mais il s’élève tout de même à 56 milliards d’euros pour 2015 !
Tout citoyen responsable, constatant un déficit sur son compte bancaire moindre en fin de mois que le mois précédent, comprendrait sans se triturer les méninges mathématiciennes que la différence n’est pas un bonus bienvenu lui offrant une opportune capacité de dépense immédiate.
Pour noyer le poisson, ou plutôt faire semblant de l’oxygéner, les ministres nous parlent toujours de déficit en pourcentage du PIB.
Et la bonne nouvelle viendrait donc du constat qu’au lieu de 3,8 % prévu il se concluait en 2015 à 3,5 % !
D’où le calcul fait par les experts des 6 milliards retrouvés dans la bouche du ministre des Finances, sinon dans ses caisses !
Cette constante dans la gestion des comptes de la France depuis 1974 nous amène à une jolie dette de 2.100 milliards d’euros, soit onze zéros derrière 21.
Alors, il est vrai que 6 milliards de plus ou de moins, on ne va pas chipoter…
L’Europe, par la voix de son commissaire aux Affaires économiques Moscovici, rappelle avec modération (c’est sans doute ce qui lui a valu sa Légion d’honneur de Pâques ?) que l’objectif des 3 % de déficit promis n’est toujours pas atteint, mais que la réduction constatée est un signal positif qui pourrait favorablement être atteint en 2017.
Cet optimisme discret, couvrant une année charnière pour la France et cruciale pour son président-candidat, n’occulte cependant pas le fait mathématique que, même avec 3 %, la dette de notre pays poursuivra son inexorable ascension.
Belle promesse pour les futurs redevables !
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