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vendredi 14 novembre 2014

Tourcoing: une jeune femme agressée sexuellement chez elle .

Publié le
PAR CHANTAL DAVID
 


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 Dorothée Assaga est persuadée que l’homme avait repéré et a suivi sa cliente jusqu’à son domicile, rue du Beau-Laurier.
 

Agression sexuelle ou tentative de viol ? Jeudi après midi en comparution immédiate, Me Dorothée Assaga, avocate de la partie civile a posé la question au tribunal.

 Sa cliente a été agressée chez elle le 11 novembre, rue du Beau-Laurier à Tourcoing.
L’avocate précisera que si elle s’en est sortie avec quelques ecchymoses et une grosse frayeur, c’est parce qu’elle a eu la présence d’esprit d’aller s’enfermer dans sa salle de bains.

Mardi, en début de soirée, une jeune femme de 22 ans rentre chez elle.
Sur le pas de porte, elle est abordée par un homme qui la drague ouvertement.
 Il est taillé comme une armoire à glace, il est agent de sécurité.
Elle est particulièrement menue.
Il est également ivre et la jeune femme pense lui échapper en se réfugiant chez elle.
Mais l’homme la bouscule, l’immobilise au sol et essaie de l’embrasser sur la bouche.

« Des claques pour qu’elle se laisse faire »

L’agression se poursuivra dans le salon par des attouchements et des gifles : « Je lui ai mis des claques pour qu’elle se laisse faire » dira le mis en cause en policiers.
 Devant le tribunal, Rabah Djenane, 46 ans est moins loquace, joue la carte de l’amnésie liée à un abus d’alcool .
 « Pourtant vos déclarations collent exactement avec la version donnée par la victime », lui indique le président Bernard Lemaire.
Rabah Djenane se perd en conjectures : « Je ne recommencerai jamais car à la base je suis croyant pratiquant, c’est la première fois que j’étais ivre. Maintenant je vais fermer définitivement la porte à l’alcool ».
Il évoque aussi des soucis personnels « Je suis divorcé depuis 2013 et mon père veut me remarier » qui l’auraient poussé à boire.

Sang froid de la victime

L’instruction de l’affaire révèlera aussi que l’homme, vivant seul, célibataire et sans enfant, a une vie affective très pauvre.
 Me Dorothée Assaga est persuadée que l’homme avait repéré et a suivi sa cliente.
 C’est également le point de vue du procureur Thibaut Arnou qui déplore la tendance du prévenu à se dédouaner : « Il se cache derrière l’alcool mais il y a autre chose qui n’est pas dit ni assumé. »
 Le procureur soulignera aussi le sang froid de la victime qui, lorsque l’agresseur lui demande de se déshabiller, accepte à condition de le faire dans la salle de bains.
 Elle s’y enfermera, appellera la police et ne ressortira qu’à l’arrivée des secours.
 Pour Me Frédéric Mastalerz « l’alcool ne fait pas ressortir le meilleur de l’homme, il exacerbe au contraire son côté obscur. Chez mon client, l’alcool a fait ressortir une pulsion. Il a quand même eu une prise de conscience, il s’est enfui. Quand la jeune femme s’est enfermé, il a laissé tomber. »

 Le tribunal a ordonné néanmoins l’inscription de Rabah Djenane au fichier des délinquants sexuels et a suivi les réquisitions du parquet pour la condamnation.

Rabah Djenane est parti en prison pour deux ans.

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