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jeudi 20 novembre 2014

70 ans après… la Légion d’honneur enfin !


jeep


Le 19 novembre 2014


   
Mieux vaut tard que jamais.

Mieux vaut tard que jamais : à 94 ans – oui, vous avez bien lu –, le spahi Roger Simon qui, avec la 2e division blindée de Leclerc, avait libéré Paris et Strasbourg, vient d’être décoré de la Légion d’honneur, presque en catimini, le 11 novembre dernier.
 On aurait pu imaginer que cet hommage, même tardif, lui soit rendu le 23 novembre prochain lors des cérémonies du 70e anniversaire de la libération de Strasbourg.
 Mais cela aurait fait un peu désordre en ce jour anniversaire : rappeler qu’il aura fallu attendre 70 ans pour recevoir enfin la Légion d’honneur que Napoléon avait instaurée en 1802 pour distinguer les « mérites éminents militaires ou civils » rendus à la nation.
Il est vrai que les « mérites militaires » sont depuis longtemps passés au second plan d’une décoration que l’on attribue à tour de bras à des récipiendaires de la société civile, comme on dit pudiquement, pour justifier une telle dérive.
Thierry Henry n’aura pas eu à attendre l’âge de 94 ans : il fut, à 21 ans, le benjamin des récipiendaires avec les joueurs de l’équipe de France de football qui avaient remporté la Coupe du monde.

 Il est vrai que le monde sportif est particulièrement gâté dans ce domaine.
 Les artistes ne sont pas en reste, notamment les humoristes, comme Dany Boon, après l’énorme succès de son film Bienvenue chez les Ch’tis.
 Aurélie Filippetti a même poussé la provoc’ l’année dernière en proposant Bob Dylan…
Napoléon doit se retourner dans sa tombe, lui qui voulait « décorer ses soldats et ses savants ».

Ce que rappela à juste titre mon compatriote Richard Bohringer lorsqu’elle lui fut attribuée : « Je l’ai refusée, parce que je ne vois pas pourquoi on me donne la Légion d’honneur. C’est du pipeau, ça. La Légion d’honneur, c’est pour Pasteur, c’est pour les femmes biologistes qui sauvent les vies, c’est pour les hommes qui ont défendu la démocratie, la liberté… »

Il serait grand temps de faire le ménage d’un ordre de la Légion d’honneur qui a mis 70 ans à épingler sur le veston d’un spahi de la 2e DB, « d’un gars de Leclerc », son ruban rouge, aux côtés de la croix de guerre et de la médaille de la France libre, garantes pourtant depuis 1944, de ses « éminents mérites militaires ».

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