Hormis juin 40, la capitale n’avait pas connu une telle humiliation depuis les cosaques sur le Champ de Mars... C’était il y a 200 ans !
La Cour des Comptes n’y est pas allée par quatre chemins : « Il existe un risque réel que le déficit public [pour l’année écoulée] excède la dernière prévision du gouvernement de 4,1 % du PIB. »
Petit rappel, la loi de Finances votée à l’automne 2012 s’était donnée pour objectif 3 % ! Quant à l’objectif de 3,6 % pour 2014, elle n’y croit plus et de pointer du doigt des prévisions de recettes fiscales trop optimistes et une manque de courage coté dépenses.
Mais qu’en pense-t-on à Bruxelles ? « Au vu de la situation économique, il apparaît raisonnable de donner à la France un délai supplémentaire de deux ans pour passer sous la barre des 3 % de déficit. »
Ainsi s’exprimait Olli Rehn 1 en mai dernier à Bruxelles.
Un avertissement qu’il a réitéré la semaine dernière, mais cette fois le ton était plus ferme.
On y apprend que la France est déjà sous une procédure disciplinaire –
« Italy is no longer under an EU disciplinary procedure like France » ; quels cachottiers ces socialistes ! — et que faute de résultats immédiats, la Commission pourrait bien retourner la charge de la preuve à son profit : « Montrez-nous des mesures concrètes et alors seulement nous vous accorderons des délais… »
C’est à se demander si la France n’avait pas été traitée plus respectueusement par Bismarck en 1871.
Bref, des programmes entiers de développement, d’investissement, de soutien à l’économie voire de sécurité vont être visés.
Même si le gouvernement dit refuser une politique arbitraire du chiffre, le débat autour du gel de l’avancement automatique dans l’Éducation nationale dit l’inverse.
La seule question qui reste en suspend est : qui va en porter la responsabilité, le gouvernement ou bien la troïka ?
En 2009, l’Espagne avait connu une expérience similaire avec, tout de même, un avantage sur la France : elle disposait encore d’une certaine marge d’augmentation de la pression fiscale.
Quelles en furent les résultats ?
Après un excédent en 2008 (+ 1,9 %) et un déficit en 2009 (- 4,5 %), l’exercice 2010 — le premier exercice complet d’austérité — s’était conclu sur un déficit record de 11,1 %, suivi en 2011 et 2012 par deux déficits consécutifs de 9,6 % et une rechute en 2013 à – 10,6 %.
Sans commentaires.
Coté secteur privé, les illusions nées du Pacte de responsabilité se sont déjà évaporées. Entre Gattaz et Ayrault, le courant ne passe plus et les dernières statistiques de production industrielle sur la zone euro ont été mauvaises (- 0,7 % contre – 0,3 % attendus).
Pour Patrick Artus, directeur de la recherche et des études chez Natixis « l’économie française décroche vraiment ! »
De l’autre coté de l’Atlantique, Christine Lagarde, même si elle s’en défend, a déjà la tête ailleurs. C’est elle la favorite pour remplacer Barroso.
La chancelière allemande ne s’en cache pas : dans un contexte où il faudra faire pression sur la France et l’Italie, elle voudrait imposer soit un poids léger influençable, soit, au contraire, une personnalité incontestable mais dont elle serait proche.
Sachant que Cameron ne veut ni de Juncker ni de Barnier et que Martin Schulz traîne le soutien de François Hollande comme un boulet, on ne voit pas qui pourrait barrer la route à Christine Lagarde en dehors peut-être de… Nicolas Sarkozy !
Voir son ancienne et dévouée ministre revenir à Bercy mais cette fois dans le rôle du père fouettard, voila qui ne devrait pas plaire au futur candidat.
La troïka à Paris en 2015 ?
C’est quasiment fait. Hormis juin 40, la capitale n’avait pas connu une telle humiliation depuis les cosaques sur le Champ de Mars… C’était il y a 200 ans !
Petit rappel, la loi de Finances votée à l’automne 2012 s’était donnée pour objectif 3 % ! Quant à l’objectif de 3,6 % pour 2014, elle n’y croit plus et de pointer du doigt des prévisions de recettes fiscales trop optimistes et une manque de courage coté dépenses.
Mais qu’en pense-t-on à Bruxelles ? « Au vu de la situation économique, il apparaît raisonnable de donner à la France un délai supplémentaire de deux ans pour passer sous la barre des 3 % de déficit. »
Ainsi s’exprimait Olli Rehn 1 en mai dernier à Bruxelles.
Un avertissement qu’il a réitéré la semaine dernière, mais cette fois le ton était plus ferme.
On y apprend que la France est déjà sous une procédure disciplinaire –
« Italy is no longer under an EU disciplinary procedure like France » ; quels cachottiers ces socialistes ! — et que faute de résultats immédiats, la Commission pourrait bien retourner la charge de la preuve à son profit : « Montrez-nous des mesures concrètes et alors seulement nous vous accorderons des délais… »
C’est à se demander si la France n’avait pas été traitée plus respectueusement par Bismarck en 1871.
Bref, des programmes entiers de développement, d’investissement, de soutien à l’économie voire de sécurité vont être visés.
Même si le gouvernement dit refuser une politique arbitraire du chiffre, le débat autour du gel de l’avancement automatique dans l’Éducation nationale dit l’inverse.
La seule question qui reste en suspend est : qui va en porter la responsabilité, le gouvernement ou bien la troïka ?
En 2009, l’Espagne avait connu une expérience similaire avec, tout de même, un avantage sur la France : elle disposait encore d’une certaine marge d’augmentation de la pression fiscale.
Quelles en furent les résultats ?
Après un excédent en 2008 (+ 1,9 %) et un déficit en 2009 (- 4,5 %), l’exercice 2010 — le premier exercice complet d’austérité — s’était conclu sur un déficit record de 11,1 %, suivi en 2011 et 2012 par deux déficits consécutifs de 9,6 % et une rechute en 2013 à – 10,6 %.
Sans commentaires.
Coté secteur privé, les illusions nées du Pacte de responsabilité se sont déjà évaporées. Entre Gattaz et Ayrault, le courant ne passe plus et les dernières statistiques de production industrielle sur la zone euro ont été mauvaises (- 0,7 % contre – 0,3 % attendus).
Pour Patrick Artus, directeur de la recherche et des études chez Natixis « l’économie française décroche vraiment ! »
De l’autre coté de l’Atlantique, Christine Lagarde, même si elle s’en défend, a déjà la tête ailleurs. C’est elle la favorite pour remplacer Barroso.
La chancelière allemande ne s’en cache pas : dans un contexte où il faudra faire pression sur la France et l’Italie, elle voudrait imposer soit un poids léger influençable, soit, au contraire, une personnalité incontestable mais dont elle serait proche.
Sachant que Cameron ne veut ni de Juncker ni de Barnier et que Martin Schulz traîne le soutien de François Hollande comme un boulet, on ne voit pas qui pourrait barrer la route à Christine Lagarde en dehors peut-être de… Nicolas Sarkozy !
Voir son ancienne et dévouée ministre revenir à Bercy mais cette fois dans le rôle du père fouettard, voila qui ne devrait pas plaire au futur candidat.
La troïka à Paris en 2015 ?
C’est quasiment fait. Hormis juin 40, la capitale n’avait pas connu une telle humiliation depuis les cosaques sur le Champ de Mars… C’était il y a 200 ans !
Notes:
- Vice-président de la Commission en charge des affaires économiques. ↩
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