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jeudi 16 mai 2013

Prêtre agressé à Avignon : "Si ça avait été un imam ?"


JEAN-FRÉDÉRIC GALLO
16/05/2013, 06 h 00 | Mis à jour le 16/05/2013, 11 h 43


 
Les religieux dénoncent un acte crapuleux et le silence de Manuel Valls.
Ils gardent leurs portes ouvertes et restent disponibles pour répondre aux questions des passants, comme des journalistes. Les prêtres de la communauté de Saint-Jean, dans le quartier de Saint-Ruf, à Avignon, en sont même ravis.
En relatant la violente agression qu’a subie le père Grégoire, lundi soir, au sein même de l’établissement paroissial, à la suite du vol de son téléphone portable, ils souhaitent qu’il y ait une prise de conscience.
"Le vivre ensemble en question"

Père Marie-Christophe Visage tuméfié et nez cassé, l’homme de foi avoue ne pas être choqué après une nuit d’hospitalisation, mais plutôt amer : "Si mon histoire peut simplement permettre de faire un électrochoc, cela n’aura pas été si néfaste, confie-t-il.
Ce genre d’agression arrive à énormément de personnes dans le quartier. Certains jeunes n’ont plus de limites. C’est le vivre ensemble qui est en question. Pas l’attaque d’un religieux en habit."
 

Manuel Valls est jusqu'ici resté silencieux

 



Mais le symbole reste choquant pour l’ensemble de la population, et suscite de vives réactions publiques. Premier à dégainer, l’archevêque d’Avignon, Mgr Cattenoz, qui, dès le lendemain de l’agression, n’a pas hésité à évoquer "une prise en main par des gens de confession musulmane". Jacques Bompard, député de Vaucluse et membre de la Ligue du Sud, a pour sa part dénoncé "un acte de racisme à l’égard d’un religieux catholique qui est aussi la conséquence de la haine que propage un certain islamisme". Mercredi, c’est Marion Maréchal Le Pen qui y est allée de son communiqué, évoquant le "racisme antiblanc". De quoi susciter un certain malaise chez les religieux.
"Un vrai musulman n'aurait jamais fait ça"
"Ce que nous regrettons sincèrement, c’est que le ministre de l’Intérieur ne se soit pas manifesté en deux jours. Si ça avait été un imam ou un rabbin, il serait déjà sur place, souligne le père Marie-Christophe, responsable de Saint-Jean. Nous avons eu le soutien de tous. Il y a un problème avec certains jeunes qui sont des opportunistes. Notre agresseur était effectivement d’origine maghrébine, mais un vrai musulman n’aurait jamais fait ça. Les membres du Conseil français du culte musulman ont d’ailleurs manifesté officiellement leur indignation. Cela n’empêche pas certains de faire un amalgame. Et c’est le silence des politiques qui en est la cause."

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