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jeudi 6 juin 2013

Clément Méric, portrait d'un étudiant militant

 


Clément Méric (foulard rouge) avait participé à une manifestation dénonçant les anti-mariage pour tous.
 
DRAME - Clément Méric, jeune militant d'extrême gauche de 19 ans, est en état de mort cérébrale depuis mercredi soir après avoir été agressé à Paris, rue de Caumartin dans le 9e arrondissement. Quatre personnes ont été interpellées en début d'après-midi jeudi, dont l'auteur présumé des coups.
 
C'était un étudiant de 19 ans presque comme les autres. Sauf qu'il avait choisi de s'engager activement à l'extrême gauche.
 Un militantisme qui lui a sans doute coûté la vie dans une rue aux abords de la gare Saint-Lazarre (9e).
 Né à Brest de parents professeurs de droit, le jeune homme mortellement agressé mercredi soir par plusieurs skinheads avait intégré l'Institut d'études politiques de Paris en septembre dernier.
"Dès son arrivée à Paris, il a voulu rejoindre notre mouvement,
raconte avec des trémolos dans la voix Claire, une militante du syndicat Solidaires étudiant-e-s. Il s'était très impliqué ces derniers temps dans le combat contre l'homophobie."


"Il n'y aura ni oubli, ni pardon"

Rassemblés devant les portes de Sciences Po (7e), ses camarades ont entonné jeudi midi le chant des partisans, l'hymne des résistants français sous l'Occupation, puis l'Internationale.
 Parmi eux, Adrien, un étudiant de 23 ans venu comme beaucoup d'autres par "solidarité". "On n'était pas du même syndicat mais je l'avais déjà vu distribuer des tracts pendant les manifestations pour le mariage pour tous", déclare-t-il. Près de lui, une fille tente timidement de lancer une Marseillaise.
 Elle est interrompue par des militants d'extrême gauche. "Ne leur donne pas ça" lui intiment-ils.
En début d'après-midi, c'est au tour de ses camarades de l'Action antifasciste Paris, un autre mouvement d'extrême gauche pour lequel il militait, de témoigner lors d'une conférence de presse improvisée dans une rue du 20e. Tee-shirts noirs sur pantalons noirs, l'ambiance est lourde. "Clément n'était pas un bagarreur, lance l'un d'eux qui refuse de donner son prénom. Il venait de se relever d'une leucémie, c'est bien la preuve que ce n'était pas un foudre de guerre. Il a été agressé alors qu'il allait acheter des fringues. Ceux d'extrême droite nous connaissent bien, ils nous repèrent sur les réseaux sociaux et lors des manifestations. Il n'y aura ni oubli, ni pardon."

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