La France est endettée à hauteur de 3.228 milliards d’euros.
Les têtes pensantes de l’État doivent, par tous les moyens, trouver de l’argent. Pour ce faire, les petits hommes gris ont un levier favori : la taxation des citoyens. Sur ce créneau, ils en connaissent un rayon et ne manquent jamais d'idées. La dernière en date : la création d’un malus écologique sur les véhicules d’occasion.
Jusqu’à présent, le dispositif ne concerne que les voitures neuves ; et encore : pas toutes. Les méchants conducteurs de voitures puissantes ou de SUV sont les plus concernés par cette taxe au CO2 et au poids. Pour exemple, le malus écologique d’une Porsche 911 s’élève à 60.000 euros. Une sorte d’amende à payer une fois, à l’immatriculation du véhicule, qui ne suffit plus à l'exécutif.
Une mesure déroutante
Dans le projet de loi de finances 2025 (PLF), l’article 9 prévoit d’appliquer aussi cette taxe aux véhicules d’occasion : « Un malus rétroactif s'appliquera à l'immatriculation de tout véhicule n'ayant pas été soumis à malus à la première immatriculation. » Si le texte est promulgué, à compter du 1er janvier 2026, une voiture qui n’aurait pas été taxée à sa mise en circulation pourra l’être sur le marché de la seconde main.
Le barème fixé par l’État pour l’application du malus ayant été revu à la baisse au fil des ans, le nombre de véhicules concernés par ce dispositif pourrait être très important. En 2016, le seuil d’émission de CO2 à ne pas dépasser pour ne pas avoir à payer un malus était fixé à 131 grammes par kilomètre. En 2026, il sera de 106 grammes par kilomètres. Par conséquent, une voiture considérée comme non polluante il y a dix ans pourra, dans deux ans, être taxée car trop polluante. De la même manière, si le propriétaire d’un véhicule a été exonéré de malus (famille nombreuse, personne en situation de handicap), son acquéreur devra s'acquitter de la taxe à sa place.
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De quoi mettre un coup d’arrêt au marché de l’occasion, mais surtout au pouvoir d’achat des foyers les plus modestes. L'exécutif ne peut ignorer les statistiques relayées sur ses propres sites indiquant que « 12,6 % des transactions concernent le marché automobile du neuf et 87,4 % celui de l’occasion » et que ce sont les ménages les plus modestes qui achètent les véhicules d’occasion les plus anciens, ceux qui seront, de fait, les plus taxés.
Une mesure explosive
Interrogé par BV, Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes, fait part de son inquiétude vis-à-vis de cette taxe : « Il y a des bonnes intentions, on veut sauver la planète, mais très concrètement, il n’est aujourd’hui plus possible de matraquer à coups de taxes les automobilistes. » Il pointe également du doigt l’absurdité du malus envisagé : « Vous avez des véhicules qui ont bénéficié d’un bonus écologique à l’achat et qui vont maintenant être taxés par un malus écologique. C’est complètement aberrant, on a une succession de mesures anti-voiture qui ne riment à rien. » Il précise : « Toutes les mesures écologiques qui devaient conduire au renouvellement du parc automobile ont échoué. Arrêtons d'écouter les écologistes, ils nous poussent droit dans le mur. »
Selon Pierre Chasseray, cette mesure pourrait être « la goutte de sans-plomb qui va faire déborder le réservoir » : « Quand on prend des mesures déconnectées des réalités du quotidien des Français, ça ne peut que mal finir. Il va falloir que les hommes et les femmes politiques se rendent compte qu’avec leurs idées écolo, ils mettent la France à feu et à sang. » Sinon, « il va se passer la même chose que les gilets jaunes, en pire ».
Il rappelle que cette crise sociale qui a paralysé le pays des mois durant, en 2018, a débuté suite à l’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes de France, une mesure qui concernait déjà la voiture. Avec ce projet de malus écologique, le gouvernement joue avec le feu. S'il est appliqué, le moteur français pourrait bien exploser une seconde fois.
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