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mercredi 10 juillet 2024

Abaya vs Laïcité, le Nouveau front populaire relance le combat


© Capture écran TikTok 
 © Capture écran TikTok 
 

Les vacances scolaires débutent à peine que la rentrée de septembre fait déjà l'actualité. 

Le Nouveau front populaire, fort de ses 187 députés fraichement élus, a décidé de remettre le sujet de l’abaya sur le tapis. 

Après une rentrée 2023 houleuse, suite à la publication de la circulaire Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, pour interdire le port de ces vêtements « qui manifeste ostensiblement en milieu scolaire une appartenance religieuse », comme indiqué dans le Bulletin officiel du 31 août 2023, le NFP remet de l’huile sur le feu.

Ce lundi 8 juillet, Rodrigo Arenas, député de la dixième circonscription de Paris, était sur le plateau d’Olivier Truchot dans BFM Story. Il a relancé le débat. Il a d’abord affirmé : « Le Nouveau front populaire est pour la loi de 1905 et la loi de 2004, donc il n’y a pas de sujet là-dessus ». Après cette référence à la séparation de l’Église et de l’État et au principe de laïcité, il a déclaré : « La laïcité, ça ne se résume pas à une histoire de chiffons. » En l'occurrence, les « chiffons » sont les qamis et de l’abaya dont certains musulmans aiment se vêtir.


 


L’abaya, un chiffon laïque ?

Olivier Truchot, le journaliste, tente à plusieurs reprises de savoir si le NFP va continuer à interdire ces fameuses tenues ou non. Le député tourne autour du pot. Il prétend que les chefs d’établissement pouvaient, avant la circulaire, interdire ces vêtements « quand ça portait atteinte et quand ça perturbait l’ordre public ». Il a sans doute raison mais, comme le fait remarquer le journaliste, cette circulaire était demandée par les chefs d’établissement « pour être protégés ». Rodrigo Arenas ne veut pas l’entendre. Il considère qu’il y a « des choses qui ne se régulent pas parce qu’il y a des choses qui se gèrent d’un point de vue humain ».

Enfin, il rappelle « qu’un élève ne peut pas venir dans un établissement avec un signe ostentatoire à caractère religieux ». Par cette phrase, il insinue que ces vêtements ne sont peut être pas véritablement des tenues musulmanes alors même que le Conseil d’État a levé ce doute en jugeant que le port de l’abaya et du qamis « s’inscrit dans une logique d’affirmation religieuse ».


Vers une rentrée difficile pour les chefs d’établissement

Un retour en arrière qui n’est pas du goût de tous. Le directeur d’un lycée marseillais, interrogé par BV, confie : « Au début de l’interdiction, il y a eu des tensions mais les élèves ont finalement intégré la nouvelle règle et le sujet était quasiment clos. Maintenant, si la circulaire est supprimée, les chefs d’établissement qui voudront interdire l'abaya vont avoir des difficultés à le faire. » Il ajoute : « Les élèves et les parents vont vouloir faire pression sur les établissements et les directeurs ne pourront plus se ranger derrière la loi. Pour beaucoup, la rentrée s’annonce très compliquée. » Comment lui donner tort ?

Revenir sur l’interdiction voulu par Gabriel Attal est un pas en arrière pour la laïcité mais également dans le soutien apporté par l’État aux chefs d’établissement. Evidemment, cela met aussi un coup d’arrêt au retour du port de l’uniforme, un projet aussi porté par l’actuel Premier ministre lorsqu’il était en poste à la rue de Grenelle. Et encore, ce n’est rien, l’école est une toute petite partie de ce que peut et veut dégrader le Nouveau front populaire. Comme l’a écrit Marc Baudriller, avec le NFP, « préparez-vous au pire ». Ce, sur bien des sujets.

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